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Coronavirus : la police interrompt la manifestation anti-masques à Berlin

La municipalité de la capitale allemande avait d'abord interdit mercredi la manifestation pour "raison de santé publique", avant que le tribunal administratif, saisi en référé par les organisateurs, ne leur donne raison vendredi, à condition que la distance minimale de 1,5 m soit bien respectée entre manifestants.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants défilent à Berlin, la capitale fédérale allemande, le 29 août 2020, contre les mesures sanitaires prises pour tenter d'endiguer la pandémie de Covid-19. (MICHAEL KAPPELER / DPA / AFP)

Ils s'opposent au port du masque et aux mesures de restrictions contre la pandémie de Covid-19. A Berlin, quelque 18 000 personnes se sont rassemblées samedi 29 août dans la matinée, près de la porte de Brandebourg, avant que la police allemande n'interrompe la manifestation, pour non-respect des gestes barrière. "La distanciation minimum n'est pas respectée (...) malgré les demandes répétées" des forces de l'ordre, a indiqué la police, "c'est pourquoi il n'y a pas d'autre possibilité que de dissoudre le rassemblement".

Intitulé "fête de la liberté et de la paix", l'événement a rassemblé des personnes qui se revendiquent "libres penseurs", militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d'extrême droite. La foule est très mélangée, de toutes classes d'âge, y compris des familles avec des enfants en bas âge, a constaté l'AFP.  Les drapeaux arc-en-ciel et drapeaux allemands se côtoient, tandis que les manifestants ont crié à plusieurs reprises "Merkel doit partir !", le mot d'ordre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne.

L'initiateur de la manifestation, Michael Ballweg est un entrepreneur en informatique sans étiquette politique à la tête du mouvement "Penseurs non-conformistes-711" apparu à Stuttgart. Ses partisans s'insurgent contre la "dictature" des mesures autour du nouveau coronavirus, ressenties comme une entrave à leur liberté. Ils exigent la chute du gouvernement d'Angela Merkel et de nouvelles élections en octobre 2020, soit un an avant la date prévue.

Deuxième rassemblement en un mois 

Une précédente manifestation du même type avait déjà réuni le 1er août quelque 20 000 personnes appartenant majoritairement à la sphère d'extrême droite. Elle avait elle aussi été interrompue par la police pour les mêmes raisons. 

La municipalité de la capitale allemande a d'abord interdit mercredi la manifestation pour "raison de santé publique" : l'impossibilité à ses yeux de faire respecter les distances d'au moins 1,5 mètre entre manifestants. Le tribunal administratif, saisi en référé par les organisateurs, leur a finalement donné raison vendredi, à condition que la distance minimale de 1,5 m soit bien respectée entre manifestants.

Ce nouveau rassemblement intervient dans un contexte de grogne croissante dans l'opinion allemande à l'égard des restrictions liées à la pandémie. Et ce même si l'Allemagne a plutôt mieux résisté que ces voisins, et que les restrictions pour lutter contre le nouveau coronavirus n'ont jamais été aussi strictes qu'en France ou en Italie par exemple. 

Des manifestations à Londres et à Paris 

A Londres (Royaume-Uni), plusieurs centaines de manifestants se sont aussi rassemblés sur Trafalgar Square pour qualifier le coronavirus de mystification et réclamer la levée des restrictions imposées dans le cadre de la crise sanitaire.

A Paris, une manifestation contre le port du masque obligatoire a réuni environ 200 personnes place de la Nation, selon un journaliste de Reuters sur place. Il s'agit d'une des premières mobilisations de militants anti-masques en France où ils peinent à sortir de l'ombre. "Les gens ne veulent pas du masque, ils ne le portent que parce qu'ils ont peur de prendre une amende", a déclaré au micro l'un des manifestants sous les applaudissements.

L
es manifestants ont rapidement été encerclés par plusieurs dizaines de policiers, dont certains ont dressé des contraventions de 135 euros pour non-port du masque. Vers 16h30, 123 personnes avaient été verbalisées et une personne avait été interpellée pour "outrage et rébellion", a fait savoir la préfecture de police sur Twitter.

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