En Allemagne, la circulation à vélo devient une matière universitaire
L'Allemagne vient de faire du vélo une matière universitaire : le ministère allemand des transports subventionne sept chaires d'urbanisme cyclable.
Le ministère allemand des Transports vient de subventionner sept chaires d’urbanisme cyclable, alors que le nombre de cyclistes augmente depuis le début de la pandémie. Les étudiants apprendront ainsi à mieux intégrer les deux-roues dans la planification de la circulation.
"C'est une première étape très importante et attendue"
Jana Kühl, docteure en géographie de 36 ans, est ainsi la toute première professeur d’urbanisme cyclable en Allemagne. Elle est nommée à l'université Ostfalia de Salzgitter, près de Hanovre en Basse-Saxe, et doit enseigner comment faciliter l’usage du vélo en matières d’infrastructures, de sécurité, de respect pour les cyclistes. Elle voit ces subventions comme "une première étape très, très importante et attendue." "On augmente ainsi les recherches sur la pratique du vélo, se réjouit-elle. Ça n'existait tout simplement pas auparavant."
D'après elle, l'étape suivante est de "former du personnel, des spécialistes qui sauront construire de bonnes installations cyclables, qui sauront ce qui est important quand on veut promouvoir le cyclisme dans une commune."
900 millions d'euros investis par le gouvernement allemand
Depuis la pandémie, le gouvernement allemand a mis près de 900 millions d’euros sur la table, notamment pour les pistes cyclables. Mais dans les communes, aucun spécialiste du vélo ne sait comment investir cet argent. Parce que les politiques se sont longtemps croisés les bras, critiquent les professionnels comme Juliane Krause, urbaniste à Brunswick : "jusqu'à il y a environ quatre ans, le vélo n'avait pas le statut qu'il a aujourd'hui, regrette-t-elle.
"Les personnes qui travaillent dans l'aménagement du territoire étaient jusqu’à présent valorisées en fonction du nombre de millions d’euros investis chaque année, explique-t-elle. Donc ils investissaient beaucoup plus dans la construction de routes que dans les pistes cyclables, car elles coûtent beaucoup moins cher. C'est en train de changer maintenant."
Paris cité en exemple
Juliane Krause cite l’exemple de Paris, qui prouve selon elle que les changements ne sont pas toujours longs et compliqués. "La maire veut en faire la ville des courtes distances, c'est-à-dire que toutes les destinations fréquentées au quotidien doivent être accessibles en 15 minutes, explique-t-elle. C'est une sacrée approche pour la ville du futur et Paris nous en montre beaucoup à cet égard."
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