Olaf Scholz, nouveau chancelier : "Il ne faut pas s'attendre à une grande révolution" dans la relation franco-allemande, selon une spécialiste
Olaf Scholz, nouveau chancelier allemand, a prêté serment mercredi au Bundestag. Il succède à Angela Merkel.
"Il ne faut pas s'attendre à une grande révolution" dans la relation franco-allemande, a expliqué mercredi 8 décembre sur franceinfo Hélène Miard-Delacroix, professeure à Sorbonne Université, spécialiste de l'Allemagne contemporaine et des relations franco-allemandes. Le nouveau gouvernement allemand dirigé par le chancelier Olaf Scholz a prêté serment mercredi au Bundestag, la chambre basse du parlement, ultime étape avant son entrée en fonction pour diriger le pays.
franceinfo : Est-ce que son arrivée au pouvoir va changer quelque chose à la relation franco-allemande ?
Hélène Miard-Delacroix : Il ne faut pas s'attendre à une grande révolution. Olaf Scholz se présente comme l'héritier de Merkel, il ne l'est pas du point de vue des idées politiques mais parce qu'il prend la tête d'un gouvernement, d'un pays, qui reste fidèle à ses fondamentaux. Parmi eux, il y a le multilatéralisme, l'Alliance atlantique, l'Europe, dont la relation franco-allemande, et la défense des intérêts économiques et industriels de l'Allemagne. Donc, il ne faut pas s'attendre à une révolution des relations franco-allemandes. C'est un familier de ces relations en tant que ministre des Finances, mais aussi lorsqu'il était maire de Hambourg. Je ne doute pas qu'il saura mettre ses compétences, qui sont sous-estimées, au service d'une entente avec Paris.
Comment voit-il la France ?
De manière très rationnelle, je pense. Il est de ce point de vue dans la succession d'Angela Merkel. C'est un homme du Nord, assez détaché, assez froid en apparence, qui n'a pas le côté joyeux qu'aurait pu avoir Helmut Kohl ou Gerhard Schröder. Les sentiments que pourraient avoir Olaf Scholz pour la France ne jouent pas, ce qui compte c'est l'importance de l'alliance avec la France dans une stratégie collective pour défendre les intérêts allemands et européens dans le grand monde.
Est-ce qu'il connaît Emmanuel Macron ?
Oui, parce qu'il est depuis 2017 ministre fédéral des Finances et on sait bien que c'est un des postes les plus importants et qu'il a été beaucoup question de finances ces dernières années. Même si Olaf Scholz avait pour interlocuteur immédiat Bruno Le Maire, avec lequel il s'entendait très bien, il connaît bien le président français. Le côté français a parfaitement suivi aussi le programme dans la campagne allemande et la mise en place de ce contrat de coalition du nouveau gouvernement avec trois partis qui a mis en évidence quelles étaient ses priorités, et dans ce contrat on parle beaucoup d'Europe.
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