Réfugiés, énergie, Russie... L'ex-chancelière allemande Angela Merkel ne regrette rien et défend son bilan dans ses mémoires
Le retour d'Angela Merkel. L'ancienne chancelière allemande défend avec fougue les seize années qu'elle a passées à la tête de la première économie d'Europe dans ses mémoires intitulées Liberté, publiées mardi 26 novembre dans une trentaine de pays. Absente du débat politique depuis qu'elle a quitté le pouvoir fin 2021, Angela Merkel reprend la parole au moment où l'actualité est marquée par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, le prochain retour de Donald Trump et la campagne électorale en Allemagne en vue de législatives anticipées en février.
A 70 ans, elle se voit aujourd'hui reprocher d'avoir laissé l'Allemagne dangereusement dépendante du gaz russe bon marché et d'avoir contribué à la montée de l'extrême droite. Jamais elle n'a été aussi attaquée que sur sa gestion de la crise migratoire, où elle a ordonné de ne pas refouler les réfugiés arrivant aux frontières du pays en septembre 2015. Expliquer ses motivations d'alors, sa "vision de l'Europe et de la mondialisation" l'ont poussée à écrire ces mémoires, affirme-t-elle dans l'ouvrage publié en France aux éditions Albin Michel.
Vladimir Poutine vertement critiqué
En prononçant une phrase qui a fait date, "Nous y arriverons" ("Wir schaffen das"), elle a exposé "une attitude" : "Là où il y a des obstacles, il faut travailler à les surmonter", assure-t-elle encore aujourd'hui. Dans le livre, elle affirme "ne toujours pas comprendre" à propos d'un selfie avec un réfugié syrien "qu'on ait pu supposer qu'un visage aimable sur une photo suffirait à inciter des légions entières à fuir leur patrie".
Sur la montée de la formation allemande d'extrême droite AfD, elle met en garde les partis démocratiques : s'ils "croient parvenir à contenir la progression de l'AfD en continuant sans relâche à s'emparer de ses thèmes, voire à faire de la surenchère rhétorique sans proposer de solutions concrètes aux problèmes existants, ils échoueront".
Depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, il lui a aussi reproché d'avoir rendu l'Allemagne dépendante aux livraisons de gaz russes. Or, souligne-t-elle, la création du gazoduc Nord Stream 1 avait été signée par son prédécesseur, le social-démocrate Gerhard Schröder, devenu ensuite président du comité des actionnaires et du conseil de surveillance de cette société.
Aucun autre dirigeant n'est autant critiqué dans ces mémoires que le président russe Vladimir Poutine, qu'elle décrit comme "un homme perpétuellement aux aguets, craignant d'être maltraité et toujours prêt à donner des coups, y compris en jouant à exercer son pouvoir avec un chien et en faisant attendre les autres".
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