Valls ne parvient pas à convaincre Merkel malgré un "impressionnant" programme de réformes
La chancelière allemande a rencontré, lundi à Berlin, le Premier ministre français, qui a tenté, en vain, de la convaincre d'investir davantage afin de relancer l'économie.
Une déclaration contrastée. La chancelière allemande Angela Merkel a certes qualifié d'"impressionnant" le programme de réformes que lui a présenté, lundi 22 septembre, le Premier ministre français Manuel Valls, en visite officiel à Berlin. Mais elle a opposé, dans le même temps, une fin de non-recevoir à l'appel de Paris pour que la première économie européenne investisse davantage afin de relancer l'économie.
"Les réformes, nous allons les faire"
"Je veux dire aux Allemands, les réformes, nous allons les faire", a martelé Manuel Valls, pour sa première visite officielle, lors d'une conférence de presse commune avec Angela Merkel. Un message entendu par la chancelière qui a pris acte du programme de réformes français, avec des mesures qui, "selon ce que j'en sais, touchent à des domaines importants qui au final vont décider de la compétitivité" des entreprises françaises, a-t-elle précisé.
Mais sur l'investissement, Angela Merkel a de nouveau douché les espoirs d'un geste allemand en estimant qu'il existait "beaucoup de possibilités de créer de la croissance sans argent supplémentaire". "L'Allemagne a montré qu'on pouvait à la fois consolider ses finances et créer de la croissance", a-t-elle expliqué.
Berlin reconnaît, certes, le besoin d'investissement pour faire repartir la machine économique, mais préfère se concentrer sur les moyens de stimuler l'investissement privé, pour ne pas mettre en péril son objectif d'équilibre budgétaire l'an prochain.
"Je comprends les doutes et les interrogations"
"Je comprends les doutes et les interrogations du peuple allemand, de ses représentants, de la presse allemande parfois", a assuré Manuel Valls. Le Premier ministre a appelé à plus de compréhension de l'Allemagne envers la France : "Les Allemands aiment la France qui tient ses engagements, les Français aiment l'Allemagne qui sait les comprendre."
Angela Merkel a préféré s'en référer à la Commission européenne, à qui reviendra le soin d'apprécier le programme de réformes français. Bruxelles "examinera ce qui se passe en France, ce qui y est fait", a-t-elle lâché, alors que Paris a récemment repoussé à 2017 son retour dans les clous du pacte de stabilité et de croissance qui lie les membres de la zone euro.
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