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Attaque du Thalys : la sécurité dans les trains sur la sellette
Depuis l’attentat déjoué du Thalys, la sécurité dans les trains focalise désormais l'attention. Peut-elle être seulement améliorée ? La presse européenne tente de répondre à cette question. Morceaux choisis.
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Ayoub El Khazzani, un jeune Marocain de 25 ans, a tenté vendredi 21 août de s’attaquer aux passagers du Thalys reliant Amsterdam à Paris. Il était armé d’un fusil d'assaut kalachnikov, de ses 9 chargeurs (soit près de 300 balles), d’un pistolet automatique Luger et d’un cutter. Le suspect, qui était toujours entendu le 24 août 2015 à la sous-direction antiterroriste (SDAT) en banlieue parisienne, est monté dans le train à Bruxelles avec cet impressionnant attirail. Aurait-on pu l’empêcher de transporter toutes ces armes?
Contrôle dans les trains : l'exception espagnole
Non, sauf peut-être en Espagne où «les bagages des passagers des trains longue distance» sont contrôlés. A l'origine de cette mesure, un drame national. Le pays a été «profondément (marqué) par les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, qui avaient fait cent quatre-vingt-onze morts et près de mille neuf cents blessés dans quatre trains de banlieue», explique Le Monde.
En France et en Belgique, la sécurité a été renforcée après l'attaque du Thalys dans des gares qui accueillaient déjà des patrouilles armées. Sur le territoire français, «gendarmes et militaires arpentent les quelque trois mille gares, arme à la main», peut-on lire dans le quotidien français. «C’est également le cas en Grande-Bretagne, où des membres de la British Transport Police (BTP) sont présents dans les grandes gares, souvent armés. Mais les voyageurs outre-Manche ne subissent pas non plus de contrôle des bagages avant d’embarquer à bord d’un train».
«Même chose en Suisse ou en Allemagne, où la police fédérale a conclu en 2000 avec la Deutsche Bahn un accord prévoyant des échanges d’informations et de vidéosurveillance, ainsi que des actions de prévention. Les gares italiennes, connues pour leur désorganisation, soumettent les passagers, depuis le 1er mai et au départ de certaines grandes gares, à des contrôles de sécurité avant d’embarquer».
«Etendre le système des aéroports aux gares (n'est pas) réaliste»
Une certitude néanmoins: «Je crois que la question d’étendre le système des aéroports aux gares, aujourd’hui, on ne peut pas dire que c’est réaliste», a affirmé Guillaume Pépy, le président de la SNCF, rapporte Le Monde. La raison : « le nombre trop important de voyageurs dans les gares, vingt fois plus que dans les aéroports ».
Dans une tribune dans la BBC, Claude Moniquet, cofondateur et directeur de l’European Strategic Intelligence and Security Center et ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en France, enfonce le clou. «Le débat sur le renforcement de la surveillance dans les trains est une impasse», analyse-t-il. «Vous vous imaginez des scanners et des points de contrôle dans chaque gare?». Et de souligner que même si la sécurité était améliorée, la menace terroriste se déporterait vers d’autres moyens de transport ou d’autres lieux publics. Une seule solution serait efficace, selon lui: «renforcer les lois et (améliorer) le renseignement».
Réviser Schengen ?
En Belgique, on estime que la solution est également ailleurs. «Pour le Premier ministre belge, Charles Michel, l'attaque a révélé la nécessité de réviser l'accord de Schengen, écrit le quotidien espagnol El País. «Nous sommes confrontés à de nouvelles menaces en Europe et nous devons nous adapter en envisageant de nouvelles règles concernant les contrôles d'identité et des bagages», a déclaré le responsable belge.
Cependant, dans les colonnes du quotidien belge Le Soir, le journaliste Marc Metdepenningen, note que s’attaquer à Schengen «est un vieux fantasme de certains gouvernements de droite». «Schengen existe depuis une vingtaine d’années, il permet la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’espace européen, c’est l’achèvement de l’idée européenne. Ceci a facilité le rapprochement des peuples et des cultures (...). Ce n’est pas une question de frontières mais plutôt d’efficacité des contrôles aux frontières extérieures (de l'espace Schengen)», conclut Marc Metdepenningen.
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