Procès des attentats de Bruxelles : Salah Abdeslam et quatre co-accusés quittent la salle d'audience
Salah Abdeslam et quatre de ses co-accusés au procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles ont quitté la salle d'audience, mercredi 7 décembre, afin de protester en particulier contre des conditions d'extraction jugées "indignes".
"Tout ce qu'on veut, c'est parler. Tout ce qu'on veut, c'est se défendre", a assuré l'un d'entre eux, Ali El Haddad Asufi, pendant que ses voisins de box se levaient et partaient sans un mot. Outre le Français Salah Abdeslam, le Belgo-Marocain Mohamed Abrini, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari, tous déjà condamnés en France pour leur participation aux attentats du 13-Novembre à Paris, ont quitté le box.
"Tout est fait pour qu'on se taise (...) Tout est fait pour nous briser psychologiquement", a poursuivi Ali El Haddad Asufi, accusé de soutien logistique aux auteurs des attentats qui ont fait 32 morts à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans le métro bruxellois. L'accusé a demandé "des mesures dignes", comme "tous les justiciables". " "Pour la cour d'assises, ce n'est pas un procès politique", a rétorqué la présidente de la cour, Laurence Massart. "On va tout examiner à charge et à décharge", a-t-elle insisté.
"Une nouvelle saga risque de mettre à mal ce procès"
Lundi, Mohamed Abrini avait pris la parole pour critiquer des conditions de transfert "pitoyables" et "humiliantes", les yeux bandés avec de "la musique satanique à fond", ainsi que des fouilles à nu. L'avocat d'Ali El Haddad Asufi, Jonathan de Taye, avait quant à lui dénoncé les génuflexions à nu et annoncé une mise en demeure du ministère de la Justice pour obtenir l'assouplissement des mesures de sécurité.
L'association internationale pour l’aide et l'accompagnement des victimes d’attentats AISBL Life4Brussels déclare dans un communiqué qu'"une victime présente à l'audience de ce jour nous dit à juste titre que 'bon nombre de victimes ont vécu des situations extrêmement dégradantes' (...) Cette victime dit que cela n'est toutefois pas une raison pour traiter les accusés de manière inhumaine et dégradante !"
"Le service public fédéral doit absolument remédier à la situation (...) Une nouvelle saga risque de mettre à mal ce procès. Il n'est pas envisageable pour nous que les accusés ne prennent pas part à ce procès !", s'inquiète l'association.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.