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La chancelière allemande Angela Merkel se rend pour la première fois à Auschwitz

Il s'agit du premier déplacement d'une dirigeante de gouvernement allemand dans l'ancien camp nazi, actuellement situé en Pologne, depuis près d'un quart de siècle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des visiteurs à l'entrée du camp d'extermination d'Auschwitz, le 5 décembre 2019, à Oswiecim, en Pologne. (JANEK SKARZYNSKI / AFP)

Un symbole fort. La chancelière allemande Angela Merkel se rend, vendredi 6 décembre, pour la première fois dans l'ancien camp d'extermination d'Auschwitz, dans l'actuelle Pologne. Ce déplacement intervient au moment où l'antisémitisme resurgit en Allemagne et que la disparition des témoins complique la transmission de la mémoire.

A la veille de cet événement, le premier d'une dirigeante de gouvernement allemand depuis près d'un quart de siècle, Angela Merkel a annoncé l'octroi de 60 millions d'euros à la Fondation Auschwitz-Birkenau pour le maintien du site où furent assassinées quelque 1,1 million de personnes entre 1940 et 1945, dont une majorité dès leur arrivée dans le camp de concentration et d'extermination nazi, qui était situé à l'époque en Allemagne. 

"Une rupture dans la civilisation"

La chancelière, née neuf ans après la Seconde Guerre mondiale, effectue cette visite peu avant les commémorations du 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz par l'Armée rouge, le 27 janvier 1945. Elle sera notamment accompagnée de son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, d'un survivant et de représentants de la communauté juive.

Vers 10h30 (heure locale), elle franchira le portail d'entrée surmonté de la sinistre devise des nazis "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre") avant d'observer une minute de silence devant le Mur de la mort, où furent fusillés des milliers de détenus. Ensuite, elle se rendra à Birkenau, distant de 3 kilomètres du camp principal, notamment sur la rampe où étaient "sélectionnés" les déportés à leur descente des wagons à bestiaux : les plus jeunes, les plus âgés et les plus fragiles étaient immédiatement envoyés à la mort.

La chancelière, pour qui la Shoah est "une rupture dans la civilisation", doit s'exprimer en milieu de journée. En Allemagne, qui a fait du souvenir de la Shoah le cœur de son identité d'après-guerre, les autorités s'inquiètent d'une nette hausse des actes antisémites. Angela Merkel a d'ailleurs réaffirmé que "la lutte contre l'antisémitisme et contre toute forme de haine" était l'une des priorités de son gouvernement.

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