: Vidéo À 3 ans, Lidia Maksymowicz a été déportée à Auschwitz
“Ils nous tatouent des numéros très grossiers sur le bras. À partir de ce moment, nous n'avons plus de nom, de prénom ni d'origine. À 3 ans, je deviens prisonnière politique avec ce numéro que je porte toujours sur le bras.” En 1943, Lidia Maksymowicz a 3 ans. Elle est alors déportée au camp d’extermination d’Auschwitz.
“Je n'ai pas reçu ce qu'un enfant en bas âge aurait dû recevoir”
“J'apprends très vite à comprendre des ordres en allemand, langue qui m'est étrangère. J'apprends aussi très vite que le pire moment auquel on va devoir faire face est la venue du professeur Mengele au baraquement pour choisir les enfants pour ses travaux.” Lidia Maksymowicz a subi les expérimentations de Josef Mengele, un scientifique nazi qui souhaitait créer “un homme aux capacités extraordinaires pour coloniser toute l'Europe conquise”.
À la chute du régime nazi, la petite fille est libérée du camp, et adoptée par une famille. “Je n'ai pas reçu ce qu'un enfant en bas âge aurait dû recevoir. Même lorsque ma mère adoptive voulait m'enlacer pour me témoigner son affection, je reculais, car toute main tendue vers moi pendant ma vie au camp signifiait quelque chose de mauvais. Toute ma vie est marquée par ce temps passé dans le camp, car on ne peut pas rester à côté ou l'oublier.”
Quatre-vingt ans plus tard, elle décide de témoigner de ce qu’elle a vécu dans un livre “La petite fille qui ne savait pas haïr”, disponible en librairie. “Je pense que, d'une certaine manière, c'est mon devoir et ma mission. Il faut parler de ceux qui n'ont pas survécu, et on ne doit pas les oublier”, explique Lidia Maksymowicz.
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