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Avant le sommet de lundi, la Grèce pourrait faire de nouvelles propositions

Au bord du défait de paiement, la Grèce pourrait faire de nouvelles propositions pour tenter de sortir de l'impasse. Un sommet extraordinaire est prévu lundi soir.
Article rédigé par franceinfo
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  (Alors que la Grèce est au bord du défaut de paiement, le gouvernement Tsipras pourrait faire de nouvelles propositions © MAXPPP)

La Grèce pourrait "compléter" dans les prochaines heures les propositions qu'elle a faites à ses créanciers pour tenter de parvenir à un accord et éviter un défaut de paiement aux conséquences potentiellement dramatiques, a déclaré samedi un ministre grec.

Alekos Flabouraris, ministre d'Etat pour la coordination du projet gouvernemental, a ajouté que le Premier ministre Alexis Tsipras, de retour d'un déplacement en Russie, s'entretiendrait probablement dans la soirée par téléphone avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Le chef du gouvernement grec, élu en janvier sur la promesse d'en finir avec l'austérité, doit auparavant réunir son équipe de négociateurs.

Plus d'un millard d'euros à rembourser avant le 30 juin

Alors que le compte à rebours est enclenché, les négociations sont au point mort. Jugeant qu'elles ne feront qu'aggraver la situation économique et sociale du pays, la République hellénique n'accepte pas les exigences présentées par ses créanciers en échange du déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à même de lui permettre de faire face aux prochaines échéances.

La Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin; si dans ce délai de dix jours, elle ne parvient pas à s'entendre avec ses créanciers sur un accord "argent frais contre réformes", elle sera dans l'incapacité de le faire.

Un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro est programmé lundi soir à Bruxelles, précédé d'une nouvelle réunion des ministres des Finances de l'eurogroupe dans l'après-midi. Sans nouvelles propositions de réformes de la partie grecque, les ministres des Finances de la zone euro réfléchiront aux conséquences d'un défaut de la Grèce, ont déclaré vendredi des responsables européens.

Et Donald Tusk, le président du Conseil européenne, a prévenu que le sommet extraordinaire de Bruxelles n'apporterait pas de "solution miracle" si le gouvernement grec n'accepte pas la "bonne proposition" de ses créanciers et choisit d'entraîner son pays vers le défaut.

"Je fais partie de ceux qui pensent que nous allons vers une solution ", a déclaré Alekos Flabouraris à la chaîne de télévision Mega. Ce proche d'Alexis Tsipras, a ajouté qu'Athènes tenterait de "compléter (ses) propositions pour se rapprocher d'une solution". "Nous n'irons pas avec la vieille proposition. Un travail est en cours pour voir sur quoi nous pouvons converger afin que nous parvenions à une solution mutuellement bénéfique ", a-t-il poursuivi.

La crainte du défaut de paiement

Difficile de prédire quels compromis le gouvernement Tsipras pourrait accepter afin d'éviter la crise ou quelles propositions additionnelles il pourrait présenter. Les autres pays de la zone euro et le FMI répètent à l'envi que c'est à la Grèce d'accepter des concessions et de présenter rapidement des réformes qui leur conviennent, notamment pour abaisser le coût de son système de retraites.

Si la Grèce venait à se déclarer en défaut de paiement, ce serait une première au sein de l'Union économique et monétaire européenne. Athènes serait vraisemblablement contraint d'imposer des mesures de contrôle des capitaux pour éviter une ruée aux guichets des banques et un effondrement de ses banques. Son avenir au sein de l'UE serait en péril.

"Avec la fuite des dépôts dans le système bancaire grec résultant de la stratégie du bord de l'abîme et le conseil des gouverneurs de la BCE qui est prêt à réduire les liquidités d'urgence (ELA) destinées aux banques grecques, Alexis Tsipras sera placé lundi face à l'alternative d'accepter l'accord proposé par les créanciers ou d'accepter que les banques grecques ne puissent ouvrir normalement dès mardi matin ", analyse Jacob Funk Kirkegaard, chercheur au Peterson Institute For International

Economics.

Mais Alekos Flabouraris a dit avoir confiance dans le fait que la Banque centrale européenne (BCE), qui a une nouvelle fois relevé vendredi le plafond des liquidités d'urgence que les banques grecques peuvent emprunter à leur banque centrale, ne laisserait pas les institutions financières grecques faire faillite. "La BCE ne peut pas laisser les banques s'effondrer. Elle sait que si le système bancaire grec s'effondre, il y aura un effet domino ", a dit le ministre.

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