Berlin : ce que l'on sait de l'attaque au camion qui a fait au moins 12 morts et une cinquantaine de blessés
La police de Berlin traite comme un "probable attentat terroriste" l'affaire du camion qui a foncé la veille dans la foule d'un marché de Noël.
Un camion, immatriculé en Pologne, a foncé intentionnellement sur la foule de l'un des marchés de Noël les plus fréquentés de Berlin, dans la soirée du lundi 20 décembre, faisant au moins 12 morts et 48 blessés.
La chancelière allemande Angela Merkel a confirmé mardi matin qu'il s'agissait d'"une attaque terroriste". Le ministère de l'Intérieur avait déjà qualifié d'"attentat" la course folle du poids lourd dans la foule, même si aucune revendication ou information sur d'éventuelles motivations n'ont circulé jusqu'ici. L'enquête s'oriente donc vers une attaque au camion-bélier similaire dans ses circonstances à celle de Nice, le jour de la fête nationale, qui fit 86 morts et plusieurs centaines de blessés. La police berlinoise a aussi annoncé mardi matin que le conducteur du poids lourd avait "délibérément" foncé sur la foule. Voici ce que l'on sait de cet événement dont l'auteur pourrait être toujours en fuite.
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Que s'est-il passé ?
Lundi soir vers 20 heures (heure locale), un camion a traversé sur 50 à 80 mètres un des marchés de Noël les plus visités à Berlin. A quelques jours des fêtes, il était très fréquenté ce soir-là, notamment par les touristes. Le dernier bilan, encore provisoire, de la police, fait état de 12 morts et plusieurs dizaines de blessés, qui selon la presse locale souffrent de fractures diverses et hémorragies internes, causées par la violence du choc. Six des victimes ont été identifiées, elles sont allemandes. Un témoin a indiqué que des enfants et personnes âgées figuraient parmi les personnes gisant au sol après le passage du camion.
Où en est l'enquête ?
Sur la base d'un témoignage, la police a interpellé lundi soir à environ deux kilomètres des lieux du drame un homme supposé être le conducteur du véhicule : un Pakistanais, âgé selon les médias de 23 ans et enregistré à Berlin en février après être arrivé fin décembre 2015 en Allemagne par la route des Balkans.
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Interrogé par les enquêteurs, l'homme a toutefois nié être l'auteur de l'attaque, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière. La police berlinoise et le arquet fédéral, compétent dans les affaires de terrorisme, ont ensuite reconnu que leurs services n'étaient en réalité "pas certains" que l'homme interpellé "soit le chauffeur" du camion meurtrier, jugeant vraisemblable que le vrai conducteur soit en fuite et potentiellement armé. "Il est possible qu'un dangereux criminel [soit] dans la nature et bien sûr cela inquiète la population",, a indiqué le patron de la police berlinoise, Karl Kandt. a police allemande pense qu'il a été volé. Sur son compte Twitter, la police berlinoise a demandé à la population de rester vigilante.
Selon des médias allemands, le Pakistanais interpellé était connu de la police pour des actes de criminalité mais pas pour une radicalisation islamiste. Des perquisitions ont par ailleurs été menées dans l'un des grands centres d'hébergement de réfugiés berlinois, l'ancien aéroport de Tempelhof.
D'où vient le camion ?
Le camion, immatriculé à Gdansk (Pologne), transportait 25 tonnes de produits métallurgiques en provenance d'Italie. A Berlin, "la société où le chauffeur devait les décharger n'a pas pu les recevoir et lui a dit de retourner mardi dans la matinée. On lui a dit d'attendre à Berlin quelque part", explique le propriétaire de la société à qui appartenait le camion.
La police allemande pense qu'il a été volé. Le corps sans vie du chauffeur polonais, tué par balles, a été retrouvé dans le camion après le drame, a indiqué le ministre de l'Intérieur allemand. Mais l'arme qui a été utilisée pour l'abattre a en revanche disparu. Par ailleurs, son corps portait des traces de coups, a assuré le transporteur pour qui il travaillait, qui a été appelé dans la nuit par la police polonaise pour identifier la victime sur une photo.
Quelles sont les réactions ?
"Nous sommes en deuil", a déclaré Angela Merkel via son porte-parole. "C'est une terrible soirée pour Berlin et notre Land, qui me frappe, comme beaucoup de gens", a réagi le président allemand Joachim Gauck.
"J'exprime ma solidarité et ma compassion à la chancelière Merkel, au peuple allemand et aux familles des victimes de Berlin", a écrit François Hollande sur Twitter.
J'exprime ma solidarité et ma compassion à la Chancelière Merkel, au peuple allemand et aux familles des victimes de Berlin.
— François Hollande (@fhollande) December 19, 2016
"Solidarité et fraternité avec nos amis allemands après le drame qui a frappé #Berlin ce soir", a écrit le Premier ministre avec une phrase en allemand : "Ganz Frankreich steht an Deutschlands Seite."
Solidarité et fraternité avec nos amis allemands après le drame qui a frappé #Berlin ce soir. Ganz Frankreich steht an Deutschlands Seite.
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 19 décembre 2016
De son côté, la Maison Blanche a condamné avec force "ce qui semble être une attaque terroriste" alors que Donald Trump a dénoncé les attaques "continuelles" des islamistes contre les chrétiens.
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