Accident de train en Espagne : "J'ai entendu comme un coup de tonnerre"
Plusieurs rescapés et témoins racontent la scène après le déraillement d'un train à grande vitesse près de Saint-Jacques-de-Compostelle mercredi soir.
Un bruit assourdissant et beaucoup de fumée. C'est ce que décrivent la plupart des témoins du déraillement d'un train à grande vitesse près de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), mercredi 24 juillet, qui a fait près de 80 morts. "J'étais chez moi et j'ai entendu comme un coup de tonnerre, très fort, j'ai vu beaucoup de fumée", raconte Maria Teresa Ramos, 62 ans, qui vit à quelques mètres du lieu de l'accident. "C'était un désastre. Les gens criaient. Tous le monde est parti chercher des couvertures et des serviettes pour aider les blessés. Personne n'avait jamais vu cela ici."
"C'était comme s'il y avait eu un tremblement de terre", décrit un autre témoin, qui se trouvait dans la maison de ses parents, le long de la voie. "Je suis arrivé une minute plus tard. La première chose que j'ai vue a été le cadavre d'une femme. Cela m'a beaucoup impressionné. Je n'avais jamais vu un cadavre de ma vie", ajoute-t-il. "Mais ce qui m'a le plus impressionné, c'était un grand silence. Il y avait aussi un peu de fumée et un petit incendie." Comme lui, de nombreux riverains se sont précipités sur les lieux du drame pour tenter d'apporter leur aide.
"Tout cela était iréel"
"Tout cela était irréel, poursuit-il. Il y avait des voisins qui s'approchaient, ils tentaient d'extraire les gens prisonniers des wagons avec des pics, des masses, et finalement ils ont réussi avec une scie à main."
Un passager, cité par la radio Cadena Ser, revient sur les circonstances du déraillement : "Il semble que dans un virage le train ait commencé à se retourner, nous avons fait beaucoup de tonneaux et plusieurs wagons se sont empilés les uns sur les autres." "Dans une courbe, le train a commencé à bouger et les wagons se sont empilés les uns sur les autres", confirme un autre, cité par l'agence Reuters. "J'étais dans la deuxième voiture et il y avait du feu… J'ai vu plusieurs cadavres."
Les proches des victimes dans l'angoisse
Dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, des gens s'enquièrent du sort de leurs proches au Centre des congrès, où les autorités cherchent à identifier les corps et où la Croix Rouge tente de leur apporter du réconfort. Une femme sort d'une des salles où les proches sont reçus individuellement, pleurant dans les bras d'un ami. Dehors, un homme fait les cent pas, en pleurant au téléphone.
D'autres sont assis, recroquevillés dans des couvertures blanches. Un homme attend des nouvelles de deux amis qui étaient dans le train, un couple d'étudiants de 21 ans. "Nous pensons qu'ils sont morts", avance-t-il, au bord des larmes. "Leurs parents sont à l'intérieur, ils sont effondrés." Un homme en costume cravate attend de savoir ce qui est arrivé à son neveu. "Je suis resté là toute la nuit. On ne sait rien."
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