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Catastrophe ferroviaire en Espagne : les insuffisances du système de sécurité

L'erreur humaine reste privilégiée pour expliquer le déraillement du train, à Saint-Jacques-de-Compostelle. Pourtant, des systèmes de sécurité existent.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un habitant d'Angrois regarde le train sorti de la voie, vendredi 26 juillet 2013, après la catastrophe ferroviaire de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. (MIGUEL RIOPA / AFP)

"J’ai déraillé, qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que je peux y faire ?", a hurlé, selon plusieurs témoins, l’un des deux conducteurs du train qui a déraillé à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), mercredi 24 juillet. Des mots même de l’un des deux pilotes, la rame roulait aux alentours de 190 km/h, bien au-dessus de la limitation, fixée à 80 km/h sur ce tronçon.

L’enquête s’est donc vite orientée sur la piste de l’erreur humaine. Pourtant, cette explication ne suffit pas, puisqu’en théorie des garde-fous empêchent tout excès de vitesse sur les voies. Il faut donc également regarder les carences du système de sécurité pour comprendre les raisons de ce drame qui a fait 78 morts.

Le fonctionnement du système de sécurité

Depuis quelques années, le réseau ferré européen s’équipe progressivement d’un système de sécurité commun nommé ERTMS (European Rail Traffic Management System), comme l’explique le site de Réseau ferré de France. Il fonctionne globalement comme le système français actuel, le KVB. Des balises au sol mesurent régulièrement la vitesse des trains qui passent au-dessus. En cas de dépassement, une alarme sonore et lumineuse se déclenche dans la cabine de pilotage. Si le conducteur ne réagit pas rapidement, le système force le train à ralentir et s’arrêter.

Comme la France, l’Espagne s’équipe petit à petit de l’ERTMS, qui vient remplacer l'ASFA (Anuncio de Senales y Frenado Automatico). Contrairement au système français, ce dernier ne stoppe pas immédiatement le train. Il avertit les conducteurs sans prendre tout de suite la main sur les commandes. La sécurité des voyageurs se retrouve donc un peu plus dépendante du facteur humain.

La ligne grande vitesse n’était pas finie

"La construction de cette ligne n’est pas terminée", a révélé le secrétaire général du syndicat espagnol des conducteurs de trains, Juan Garcia Fraile, à la radio nationale. La ligne à grande vitesse s'arrête quatre kilomètres avant Saint-Jacques-de-Compostelle, pour redevenir une ligne classique, à peu près à l’endroit de l’accident, comme le montre cette carte du Parisien.

Conséquence directe : à l'endroit du déraillement du train, la ligne classique n’était pas équipée de l’ERTMS qui aurait permis de stopper le train espagnol. Elle bénéficie en revanche de l’ASFA, qui aurait dû en théorie prévenir les pilotes de la vitesse excessive. Soit ces derniers ont ignoré les avertissements, soit le système n’a pas fonctionné. L’enquête devrait éclaircir ce point.

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