Crise de la dette, l'Italie annonce des mesures
Le monde entier a les yeux rivés sur Bruxelles. Les dirigeants de la zone euro se retrouvent pour la deuxième fois en 72 heures, pour tenter de trouver une solution à la crise de la dette. La réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne s'est ouverte vers 18h20. Elle est suivie par une autre réunion, jugée capitale, des dirigeants de la zone euro.
Accord sur la recapitalisation des banques
Dans les premières heures de la rencontre, les dirigeants sont parvenus sans surprise à un accord sur la recapitalisation des banques.
Le but est de leur permettre d'amortir le choc de leurs pertes sur la dette grecque. "Nous nous sommes mis d'accord sur la recapitalisation des banques qui doit être l'un de nos principaux objectifs" , a déclaré a l'issue de la première réunion le Premier ministre polonais Donald Tusk, dont le pays a la présidence de l'Union. Il a précisé que les fonds propres des banques devraient passer à 9%.
Questions à régler
L'issue de la deuxième réunion, celle réservée exclusivement eux membres de la zone euro, paraît plus incertaine. Plusieurs questions seront au centre des discussions :
Stabiliser la Grèce en convainquant les banques créancières de renoncer à "un peu plus de 50%" au moins de la dette qu'elles détiennent100 milliards d'euros environ. Un pourcentage jugé trop élevé par le lobby bancaire qui souhaiterait un niveau plus proche de 40%. A ce sujet, la situation est tellement crispée, que le sommet a dû être interrompu vers 00h30, pour permettre des négociations directes entre Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde, Angela Merkel et les banquiers.
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S'accorder sur le renforcement du Fonds de soutien européen aux pays en difficulté (FESF), pour éviter la propagation de la dette. Mais à quelle hauteur ? et avec quel argent ?
Un projet d'accord indique que la zone euro est prête à démultiplier la force de frappe de ce fonds. Une source diplomatique précise qu'il pourrait s'élever à 1.000 milliards d'euros (contre 440 milliards d'euro actuellement), alors que dans un premier temps on pensait que la zone euro ne donnerait pas de chiffre à l'issue de ce sommet.
Ce soir la France indique également qu'elle est favorable à l'aide de la Chine , pour renforcer ce mécanisme. Nicolas Sarkozy s'entretiendra demain jeudi avec son homologue chinois, Hu Jintao.
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Empêcher la contagion à l'Italie, puisque le pays est pressenti comme la prochaine victime potentielle de la crise après la Grèce.
L'Italie s'engage sur la croissance et les retraites
Silvio Berlusconi a remis une lettre d'engagements à ses partenaires européens, résultat de l'accord obtenu à minima hier soir au Parlement italien. Rome annonce notamment un plan de croissance détaillé d'ici au 15 novembre. Le président du Conseil italien s'engage également à assouplir le marché du travail en faisant adopter d'ici mai 2012
des règles moins favorables aux salariés. Il s'engage enfin, sur l'épineux dossier des retraites, à relever progressivement
à 67 ans l'âge minimum de départ à la retraite d'ici 2026.Ces propositions suffiront-elles à contenter les dirigeants de la zone euro ? Trouveront-ils un accord sur les questions qui restent en suspend ? "Tout le monde attend impatiemment les détails, car c'est dans ces détails que se trouve non pas le diable mais tout l'enfer ", a mis en garde le Premier ministre polonais Donald Tusk. Un enfer sur lequel les dirigeants de la zone euro pourraient bûcher toute la nuit. Avec en ligne de mire l'ouverture et la réaction des places boursières dès demain matin.
Clara Beaudoux, avec agences
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