Crise de la zone euro : nouvelle réunion Sarkozy-Merkel
La dégradation, par les agences de notation, de la note de certains Etats européens, mais aussi des établissements bancaires, le montre : la crise de la zone euro risque bien, à terme, d'avoir des conséquences dramatiques.
_ Certaines banques européennes commencent à vaciller sous l'effet
de cette crise, et ne résisteraient peut-être pas à un nouveau plan de sauvetage de la Grèce.
Déjà, la débâcle de la banque franco-belge Dexia place la Belgique dans la
ligne de mire des agences de notation (le Premier ministre français François Fillon est, lui, à Bruxelles aujourd'hui, pour rencontrer à ce sujet son homologue Yves Leterme) ; tandis que les notes de solvabilité de
l'Italie et de l'Espagne ont encore été abaissées vendredi par Fitch Ratings.
Moody's a elle dégradé celles de banques portugaises et britanniques.
La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine
Lagarde, qui avait été la première à appeler fin août à une recapitalisation
"urgente" des banques européennes, s'est entretenue hier avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée, pour d'ultimes tractations avant la réunion franco-allemande. Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de cet entretien.
Il faut dire que le sujet est sensible, politiquement : Français et Allemands ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'ondes. Les grandes banques françaises seraient prêtes à accepter une
recapitalisation par l'Etat à hauteur de 10 à 15 milliards d'euros, à condition
que la première banque allemande Deutsche Bank augmente également son capital,
croit savoir le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais l'Allemagne préfèrerait que les banques essaient d'abord de trouver
des capitaux par leurs propres moyens, avant de demander l'aide des Etats.
Le gouvernement français a démenti vendredi des divergences de vues avec
l'Allemagne et a plaidé pour une opération coordonnée des Etats européens pour
recapitaliser leurs banques. C'est tout l'enjeu du rendez-vous de ce soir : tenter d'accorder les violons entre Paris et Berlin, avant la réunion du G20 à Cannes, le mois prochain.
Frédéric Wittner, avec agences
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