De violentes manifestations secouent la Bosnie-Herzégovine
Vers un printemps bosnien ? Depuis trois jours,
les manifestations se durcissent en Bosnie-Herzégovine. Les manifestants protestent contre
le chômage (25% de la population bosnienne) et la politique statique du
gouvernement. Les rassemblements ont dégénéré.
Ce vendredi, des manifestants
ont saccagé le siège du gouvernement cantonal de Sarajevo. "Des protestataires ont cassé les fenêtres et ont mis
à feu aux guérites des gardiens et aux locaux ", a expliqué la télévision
officielle locale.
Dans la soirée, c'est le siège de la présidence qui a été incendié par les protestataires. Les flammes s'étendaient jusqu'au deuxième étage de cet immeuble qui jouxte celui du gouvernement régional. Des violents heurts ont éclaté à Sarajevo où la police a tiré des balles en caoutchouc pour disperser la foule.
Le siège de l'administration locale de Mostar a également été incendié. Environ 150 personnes ont été blessées ce vendredi, dont 80 à Sarajevo et 50 à Zenica (centre), et une dizaine à Tuzla.
Plus de 30% de chômage
A Tuzla, au nord de la Bosnie, les manifestants ont
brisé des vitres et mis le feu aux bureaux du gouvernement local. Déjà dans
cette commune hier, 6.000 personnes se sont affrontées aux forces de l'ordre.
Une centaine a été blessée parmi les policiers et une trentaine chez les
manifestants. Dans cette ville industrielle, le taux de chômage
est supérieur à 30% et des privatisations frauduleuses pourraient contraindre à
fermer plusieurs entreprises.
En Bosnie-Herzégovine, le système
politique, critiqué par les manifestants, est hérité de l'après-guerre et des
accords de paix de Dayton de 1995. Le partage du pouvoir est fondé, depuis, sur
la représentation des différentes communautés serbe, croate. Un système à base de quotas qui rend le fonctionnement politique du pays
très difficile.
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