Des centaines de milliers d'Italiennes ont défilé dimanche après le Rubygate pour dire "assez" à Silvio Berlusconi
Le chef du Conseil Silvio Berlusconi est impliqué dans un scandale sexuel où il est accusé d'avoir eu recours aux services d'une prostituée mineure dans le cadre de fêtes avec de des jeunes femmes dans sa résidence milanaise.
Les manifestations ont eu lieu à Rome, Palerme (Sicile), Naples et Trieste mais aussi à l'étranger, à Tokyo ou Paris.
A Bari, dans les Pouilles, à Venise, ou à Pescara, sur la côte adriatique, l'agence Ansa a dénombré des dizaines de milliers de femmes dans les rues des villes italiennes.
"Défendons la valeur de la dignité des femmes", proclamait une pancarte ouvrant le cortège de Palerme organisé par le mouvement intitulé "Si ce n'est pas maintenant alors quand ?". Il dénonce "la représentation indécente et répétée de la femme comme objet nu de commerce sexuel dans les journaux, à la télévision et la publicité". Ceci est désormais "intolérable".
"L'importance de cette manifestation réside dans la participation en commun de femmes et d'hommes, de jeunes et de vieux, d'intellectuels et de travailleurs", a commenté Rosa Russo Iervolino, maire de Naples, qui a pris part au cortège organisé dans sa ville. A Trieste, environ 3.000 personnes ont pris part au cortège qui a réclamé, entre autres, la démission de Silvio Berlusconi.
Même si aucune appartenance syndicale ou politique ne peut être revendiquée lors de ces manifestations, la majorité de droite les a dénoncées comme des attaques politiques dirigées contre le chef du gouvernement.
Manifestation contre Silvio Berlusconi à Rome samedi
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi dans le centre de Rome avec force sifflets et casseroles contre le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, allant jusqu'à réclamer sa démission.
"Démission, démission, démission", "Après Moubarak, Silvio Berlusconi", scandaient les manifestants en tapant sur des casseroles et des couvercles, ou en sifflant, sur une place du centre de Rome. Ou encore entonnant "Bella ciao", la célèbre chanson de la résistance italienne pendant la Seconde guerre mondiale.
La manifestation s'est déroulée à l'appel du mouvement de blogueurs italiens qui se fait appeler le Peuple violet, et qui a déjà organisé des manifestations contre le chef du gouvernement ainsi que le "No-Berlusconi day" en décembre 2009, toujours pour réclamer le départ du Cavaliere.
"Nous descendons dans la rue pour défendre notre bien-aimée Constitution qui nous protège des abus et nous rend égaux devant la loi. Nous descendons dans la rue pour restituer leur dignité aux femmes offensées dans les médias, parce que nous aussi sommes italiens et que notre voix doit être entendue. Nous descendons pour restaurer, avec effort et sacrifice, la démocratie perdue", a indiqué Gianfranco Mascia, un des coordinateurs du Peuple violet.
Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio Berlusconi, mais celui-ci a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de se rendre devant les juges milanais qu'il accuse de visées politiques, d'agir "uniquement dans un but subversif" en prenant le "prétexte" du Rubygate pour le chasser de son poste.
Le Cavaliere est accusé d'avoir eu recours aux services sexuels de Ruby, la jeune Marocaine, Karima El Mahroug, quand elle était mineure entre février et mai 2010, et d'être intervenu auprès de la police pour la faire libérer après son interpellation au cours de la nuit du 27 au 28 mai pour un vol présumé.
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