Disparus du franquisme : le juge Garzon renonce à son enquête
Garzon jette l'éponge : dans un procès verbal de pas moins de 154 pages, le juge constate l'extinction de l'action pénale visant l'ancien dictateur Francisco Franco et 34 autres dirigeants de son régime. Il en déduit que l'Audience nationale, le tribunal madrilène dont il dépend et qui est notamment chargé de juger pour toute l'Espagne les affaires de crimes contre l'Humanité, "perd sa compétence".
Baltasar Garzon avait ouvert une instruction controversée mi-octobre sur les disparitions de républicains espagnols, victimes d'exécutions sommaires des franquistes pendant la guerre civile (1936-39) et les premières années de la dictature (1939-75). Ces exécutions s'inscrivaient selon lui dans "un contexte de crimes contre l'humanité".
L'Audience nationale, le tribunal madrilène dont il dépend, avait bloqué le 7 novembre son enquête sur ces quelque 114.000 disparus enterrés dans des fosses communes. Le parquet estimait que les "enlèvement illégaux" visés par le juge Garzon n'étaient pas du ressort de l'Audience nationale mais des tribunaux des provinces où avaient disparu les victimes des franquistes. Il affirmait aussi que les crimes des franquistes étaient couverts par une loi d'amnistie votée en 1977.
Garzon s'était rendu célèbre en 1998 en réclamant l'extradition de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet.
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