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Ecoutes téléphoniques : Murdoch nie toute responsabilité

Face à la commission d'enquête parlementaire britannique, les Murdoch, père et fils, ont d'abord fait profil bas, s'excusant pour les écoutes ; avant de nier toute responsabilité dans le scandale des écoutes téléphoniques du défunt News of the World.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé à 18h, avec l'incident de séance
_ Actualisé à 21h, avec l'audition de Rebekah Brooks

Les excuses, avant les dénégations. L'audition des Murdoch père et fils, Rupert et James, devant la commission d'enquête parlementaire britannique, n'aura pas franchement permis d'en savoir plus sur ce scandale des écoutes téléphoniques qui ébranle la Grande-Bretagne.

En arrivant devant les députés, les Murdoch ont fait amende honorable. “Je ne me suis jamais senti aussi humble de ma vie”, a déclaré Rupert Murdoch en préambule. A ses côtés, son fils James a tenu à présenter ses excuses : “je voudrais juste dire combien je suis désolé et combien nous sommes désolés, tout particulièrement aux victimes” de cette affaire.

Lorsque les députés ont commencé à mettre sur le grill le magnat des médias, le ton a changé. Et Murdoch n'a fait que botter en touche. Au député qui lui demandait : “Acceptez-vous de reconnaître que vous êtes le responsable ultime de tout ce fiasco ?”, Murdoch a juste répondu : “Non”. “Qui est responsable ?”, a enchaîné le parlementaire. “Les personnes à qui j'ai fait confiance et ensuite peut-être les personnes à qui elles ont fait confiance”.
_ Avant de relativiser : “News of the World représente moins de 1% de notre groupe. J'emploie 53.000 personnes dans le monde, qui sont de grands professionnels, soucieux d'éthique”.

Quant à d'éventuelles écoutes de victimes du 11 septembre - le FBI a lancé une enquête, le 14 juillet, sur des écoutes présumées menées par News Corp - “nous n'avons vu absolument aucune preuve de tout cela, et autant que je
sache, le FBI non plus”, a tranché Rupert Murdoch.

La séance a été brutalement interrompue peu avant 18h, après qu'un homme a tenté d'entarter Rupert Murdoch - en fait de tarte à la crème, un plateau et de la mousse à raser. L'homme a été arrêté dans son geste par la femme de Murdoch, Wendy : l'entarteur s'est retrouvé entarté.

Même ligne de défense pour Rebekah Brooks

Les députés ont ensuite entendu Rebekah Brooks, l'ancienne "reine des tabloïds" qui fut rédactrice en chef du News of the World à l'époque des faits, puis directrice de News International, la division britannique de News Corp. Celle-là même qui a avoué, en 2003, avoir payé des policiers pour avoir des informations.
_ Depuis sa démission en fin de semaine dernière, elle est accusée de corruption et d'écoutes illicites.

"Je souhaiterais joindre mes excuses personnelles à celles
qu'ont faites James et Rupert Murdoch. Les accusations
d'interceptions de communications, d'interceptions de courriels
de victimes de crimes est quelque chose d'horrible et d'odieux",
a-t-elle dit devant les députés.
_ La protégée de Murdoch, âgée de 43 ans, a donc également condamné les écoutes, mais justifié le recours à des détectives privés dans la chasse aux scoops.

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