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Elections allemandes : quelle majorité pour Merkel?

Les 62 millions d'électeurs allemands votent depuis 8h ce dimanche pour élire leurs représentants au Bundestag. Des élections législatives qui vont décider du sort de l'Allemagne pour les quatre prochaines années. La chancelière sortante, Angela Merkel est la grande favorite de ce scrutin. La chrétienne-démocrate n'est toutefois pas assurée de disposer d'une majorité absolue, et pourrait être obligée de composer avec les sociaux-démocrates.  
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Baptiste Schweitzer Radio France)

Ils ne sont que deux, pour le moment,
dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre à avoir assuré trois
mandats de chancelier : Konrad Adenauer et Helmut Kohl. Angela
Merkel pourrait être la troisième. L'actuelle chancelière
allemande est en-effet la grande favorite de ces élections
législatives.

Tous les sondages donnent les
conservateurs de la CDU-CSU vainqueurs du scrutin de dimanche avec
environ 40% des intentions de vote. Les sociaux-démocrates du SPD,
emmenés par Peer Steinbrück auteur de nombreuses bourdes durant la
campagne, n'obtiendraient que 27% des voix selon les derniers
sondages et leurs alliés Verts moins de 10% des suffrages.

Un casse-tête en perspective

Mais pour Angela Merkel, c'est au soir
du scrutin que le casse-tête devrait débuter. Car son score ne lui
permettra sans doute pas de gouverner seule et la CDU-CSU sera
vraisemblablement contrainte de former une coalition. Avec qui ?
C'est la question que se posent les Allemands.

Tout dépend, en réalité, du score du
FDP, le parti libéral traditionnel allié de la CDU-CSU. En perte de
vitesse ces derniers mois, il pourrait ne pas franchir la barre des
5%, nécessaire pour entrer au Bundestag. L'hypothèse d'une grande
coalition CDU-CSU et SPD, est donc envisagée. Ce qui ne serait pour
déplaire aux Allemands. Cette alliance entre les conservateurs et
les sociaux-démocrates avait plutôt bien fonctionné entre 2005 et
2009.

Mais, pour de nombreux analystes, cette
coalition – si elle survient – risquerait de beaucoup moins bien
fonctionner. Au sein même du SPD beaucoup sont réticents à une
alliance avec la CDU. Peer Steinbrück a déjà annoncé qu'il ne
participerait cette fois ci pas à un gouvernement de coalition. De
plus, Angela Merkel s'est longtemps brouillée avec Sigmar Gabriel,
le président fédéral du SPD.

Ces dernières heures, Angela Merkel
s'est donc attachée à sillonner l'Allemagne en appelant les
électeurs à donner leurs deux voix à la CDU

Pour en savoir plus > Comment marche le système électoral allemand ?

Personnalité politique
préférée des Allemands, qui ont notamment apprécié sa gestion de
la crise de l'euro, elle n'a eu de cesse de vanter son bilan tout en
développant ses thèmes de campagne. Ce qu'elle a fait une dernière
fois, lors de sa dernière étape à Stralsund, son fief électoral.

Pour en savoir plus >
Angela
Merkel dans son fief pour son dernier meeting de campagne

Scrutin test pour les petits partis

Ce scrutin aura également valeur de
test pour les " petits partis " a commencer par
l'Alternative für Deutschland. La formation eurosceptique, créée
en début d'année , a fait campagne notamment sur la suppression de
l'euro. Le parti est crédité d'environ 4% des intentions de vote,
mais pourrait – s'il dépassait la barre des 5% – faire une entrée
remarquée au Bundestag

Longtemps présenté comme la possible
grande surprise de ces élections législatives, le Parti pirate va
également compter ses voix. En dépit des révélations de l'affaire
Snowden, qui auraient dû lui être favorable, le Parti, qui prône
la protection des données personnelles et une plus grande protection
individuelle, ne plafonne plus qu'à 2% des voix.

Pour en savoir plus > L'Allemagne, le pays qui fait plier Google... et aide la NSA

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