En Russie, l'opposition promet de se mobiliser si Poutine est réélu
La manifestation de samedi à Saint-Pétersbourg a rassemblé entre 2 500 (selon la police) et 15 000 personnes (selon un organisateur.)
Des milliers de Russes ont manifesté samedi 25 février à Saint-Pétersbourg. Mot d'ordre : "La Russie sans Poutine !". Ils ont défilé à l'appel de leaders d'opposition dont le champion d'échecs Garry Kasparov, qui ont promis une mobilisation massive après la présidentielle du 4 mars.
Les manifestants étaient entre 3 000 et 4 000 sur la Place Koniouchennaïa, dans le centre historique de Saint-Pétersbourg, selon l'AFP. La police de la ville a fait état de 2 500 manifestants, un des organisateurs a cité le chiffre de 15 000 personnes. Cette manifestation, dans la deuxième ville du pays était la dernière en date d'une série de mobilisations sans précédent qui ont rassemblé à plusieurs reprises des dizaines de milliers de personnes à Moscou après les législatives du 5 décembre.
Menaces de manifestations après l'élection du 4 mars
Les opposants à Poutine, qui soupçonnent son parti, Russie Unie, d'avoir largement tricher lors des élection législatives du 5 décembre 2011, entendent contester les résultats de la présidentielle en cas de victoire de l'actuel Premier ministre. "Poutine va se retrouver face au peuple de Russie", a déclaré Garry Kasparov, "il faut faire un décompte parallèle des votes et défendre nos droits dans la rue".
"Ces jours sont décisifs, il doit y avoir un deuxième tour !", a lancé de son côté Sergueï Oudaltsov. "Si on nous trompe à nouveau, alors le 5 mars commencent les manifestations. J'appellerai alors à lancer des grèves, à ne pas aller au travail et à planter les tentes", a ajouté ce leader d'extrême-gauche.
Une opposition toujours disparate
En tête de cortège, les figures de l'opposition ont défilé avant de prendre la parole à la tribune : Garry Kasparov, l'ex-champion du monde d'échecs engagé dans l'opposition libérale, Sergueï Oudaltsov, leader d'extrême-gauche, et l'avocat Alexeï Navalny, leader nationaliste, pourfendeur de la corruption. "Nous allons faire une révolution pacifique", a lancé ce dernier lors de son allocution face à la foule. "Je ne veux pas que mon pays soit gouverné par un voleur, je ne veux pas que mon pays soit gouverné par un couard", a-t-il ajouté avant d'inviter les manifestants à scander "Poutine ! Voleur !"
La marche de samedi, survolée par des hélicoptères, a confirmé l'aspect éclaté de l'opposition russes : les libéraux et les militants de gauche ont ainsi côtoyé une colonne de plusieurs centaines de nationalistes, dont certains brandissaient des drapeaux tsaristes ou avaient le visage masqué de noir, certains membres allant jusqu'à faire par moment le salut nazi.
Dans ces conditions, même le premier candidat d'opposition, chef du parti communiste russe n'inquiète pas réellement le Kremlin. Il est crédité d'environ 15% d'intentions de vote dans les sondages. Les enquêtes récentes prévoient entre 50% et 66% des voix en faveur de Vladimir Poutine. La plupart des observateurs estiment que celui-ci sera élu président dès le premier tour, comme en 2000 et 2004, malgré la baisse de sa popularité.
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