Euro 2016 : Islande, l’autre pays du football, catalogue des idées reçues
D’abord, les préjugés. La première fois que l’Islande a fait irruption (éruption, pour faire un jeu de mots comme un commentateur sportif) sur la scène internationale, c’est grâce ou à cause du volcan au nom imprononçable : Eyjafjallajökull. Ensuite, la déconstruction des idées reçues en dix points.
Les patronymes finissent tous par «sson». Vrai et faux.
Vrai si c’est un garçon, faux si c’est une fille (dottir). L'Islande est très attachée à sa culture et à sa langue. A tel point que le prénom d'un enfant doit figurer dans une liste de prénoms officielle. A défaut l'enfant s'appellera "fille" ou "garçon" suivant son sexe... Le prénom doit faire partie d'une liste de 1853 prénoms féminins et 1712 masculins dûment approuvés par le Comité islandais des prénoms. Quant au nom patronymique, il décrit la lignée familiale. Ainsi le fils d'un Arnes Eldarsson, s'appellera Domaldur Arnesson, sa fille quant à elle s'appellera Elimar Arnesdottir. L'annuaire téléphonique islandais est par ordre alphabétique des ...prénoms.
Islande, pays du football. Vrai et faux.
L’élection de l'universitaire Gudni Johannesson à la présidentielle le 26 juin 2016 est passée totalement inaperçue. Le nouveau président, dont la fonction est honorifique, n’a pas oublié de mettre en avant sa passion (réelle) pour le football. Le scrutin a été occulté par les médias mais la participation avait atteint… 75,7%, plus élevée qu’il y a quatre ans.
Islande, eurosceptique ? Vrai.
Le gouvernement de centre-droit islandais avait retiré en 2015 la candidature à l'UE déposée par son prédécesseur de gauche en 2009, mettant fin aux négociations avant qu'elles n'abordent le dossier délicat de la pêche. Pour le nouveau président, «le Brexit change beaucoup de choses dans le bon sens pour les Islandais».
Islande, pays non violent ? Vrai.
Jamais la police n’avait tué un délinquant avant… le 2 décembre 2013. C’est la première fois de son histoire qu'elle tuait. Elle a du reste présenté ses condoléances à la famille. De 1999 à 2009, le pays n’a connu en moyenne que 1,9 homicide chaque année. Aucun meurtre en 2003, 2006, 2008. L’Islande ne compte que 600 policiers qui, pour la plupart, ne sont pas armés.
Les Islandais sont tous des pêcheurs ? Faux.
L’économie islandaise dépend effectivement beaucoup de la pêche et de ses débouchés, qui représentent plus de 50% des revenus à l’exportation. Le pays continue, par exemple, d’exporter de la viande de baleine vers le Japon. Cependant, le pays a su se diversifier en misant sur les services tertiaires et l’agriculture. Avec seulement 1% de terres arables, l’Islande est le premier producteur européen de bananes grâce à la géothermie.
Le dollar canadien, monnaie nationale ? Non
La rumeur a la vie dure. Après la crise financière de 2008, l’Islande a voulu stabiliser sa devise volatile, la couronne, en changeant de monnaie. «Pays (presque) ruiné cherche monnaie, robuste de préférence, devise en crise s’abstenir». Les dirigeants islandais, se méfiant de l’euro, ont bien adressé une demande de faisabilité à Ottawa pour utiliser le dollar canadien. Le projet n’a plus cours, l’économie islandaise est (presque) sortie de la zone de turbulence. Le chômage en Islande est désormais de 1,9%, selon les chiffres officiels, le taux le plus bas depuis 2007. En 2007, le taux de chômage était de 1,3%... Au plus fort de la crise, survenue en 2008, le chômage avait dépassé les 10% (avec des pointes à 12%).
L’Islande a mis ses banquiers en prison ? Vrai
En septembre 2008, l’Islande se réveille au bord de la faillite. La crise financière ébranle les fondements de l’Etat. Les trois principales banques du pays (Glitnir, Landsbanki et Kaupþing), qui ont gonflé leurs bilans et s’étaient endettées à hauteur de plusieurs fois le PIB du pays, ont été nationalisées. Chaque Islandais s’est retrouvé avec une dette de 12.000 euros. Les créanciers (Royaume-Uni et Pays-Bas) exigent le remboursement. Des banquiers ont été arrêtés et jugés. Le patron de Landsbanki, Sigurjon Arnason, a été condamné à 13 mois de prison, dont trois ferme.
Les Islandais vont-ils rencontrer les Bleus en quart de finale ? Vrai !
Pour leur première participation à l’Euro en phase finale, les Islandais ont réussi l’exploit d’atteindre les quarts de finale et… affronteront les Bleus dimanche 3 juillet 2016 au Stade de France.
La sélection scientifique des 23 joueurs #islandais !! #UEFAEURO2016 pic.twitter.com/UoIc5tm05v
— S (@maliteo63) June 27, 2016
Vont-ils éliminer la France ? Peut-être oui, peut-être que non.
Article à compléter dimanche soir.
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