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Européennes : austérité et immigration au menu du débat présidentiel

Pendant 90 minutes, et pour la première fois, les cinq candidats à la présidence de la Commission européenne - Jean-Claude Juncker, Martin Schulz, Guy Verhofstadt, Alexis Tsipras, Ska Keller - ont confronté leurs points de vue lors d'un débat télévisé très rythmé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (90 minutes pour débattre sur l'Europe © European Union ©)

Quatre-vingt-dix minutes, et pas une de plus. Une minute par candidat et par réponse. Le débat a été rondement mené. Pour la première - et unique - fois de la campagne pour les européennes, les cinq prétendants à la présidence de la Commission européenne se sont retrouvés à Bruxelles, dans le grand hémicycle transformé pour l'occasion en studio de télévision, pour débattre de leur conception de l'Europe.

Car, selon les nouvelles dispositions du traité de Lisbonne, c'est le candidat du parti qui sera majoritaire au futur Parlement européen qui deviendra président de la Commission européenne. Du moins, si les chefs d'Etat et de gouvernement jouent le jeu... A ce propos, Martin Schulz a martelé : "s'ils osaient désigner quelqu'un d'autre, lui ou elle n'obtiendrait pas une majorité au sein du Parlement européen" - le nom du président de la Commission est effectivement soumis au vote des eurodéputés.

Une minute par réponse

Du coup, il n'est peut-être pas inutile de rappeler leurs noms, à ces candidats : sur le plateau télévisé figuraient le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt, l'écologiste allemande Franziska Keller et le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras.

Une minute par réponse, le temps était compté. Un débat politique à l'anglo-saxonne, en quelque sorte... Tous ont parlé en anglais, sauf Jean-Claude Juncker qui préférait s'exprimer en français, et Alexis Tsipras en grec. Après avoir tous appelé de leurs voeux à plus d'Europe - qu'elle soit sociale, solidaire et démocratique - quelques différences ont forcément fait jour.

L'économie a occupé une bonne partie des débats. Candidat anti-austérité, Alexis Tsipras n'a pas manqué de rappeler que son pays, la Grèce est celui "que les dirigeants européens ont choisi comme cobaye de l'austérité la plus dure" . Ce à quoi Jean-Claude Juncker, qui a été président de l'Eurogroupe pendant huit ans, a répliqué : "J'accepte beaucoup de reproches, mais je n'accepterai jamais qu'on dise que nous avons été insuffisamment solidaire de la Grèce" . "J'ai tout fait pour que la Grèce puisse rester dans la zone euro" , a-t-il martelé. Guy Verhoftadt, lui, a estimé que les problèmes de la Grèce étaient dus à "une mauvaise politique" .

Une politique commune sur l'immigration

Il a aussi été question de politique internationale. A propos de l'Ukraine, tous ont pointé la faiblesse de l'UE. "Il faut être ferme face à Poutine" , a estimé Ska Keller. "Nous devons augmenter l'intensité des sanctions" , a enchaîné Jean-Claude Juncker. "L'UE n'est pas une puissance militaire" , a constaté Martin Schulz.

Quant à l'immigration, tous sont unanimes pour demander une vraie politique. "La répression n'est pas efficace. Il faut revoir la politique d'asile" , a déclaré Alexis Tsipras. "Il nous faut plus de moyens" , pour Ska Keller, "une loi européenne pour l'immigration" , pour Jean-Claude Juncker.

Un peu de politique politicienne enfin. Comment combattre l'abstention, raviver la flamme européenne ? "Il faut montrer que nous pouvons changer les choses" , a tenté Ska Keller. "Il nous faut des hommes qui défendent l'Europe, montrer que nous pouvons créer des emplois" , a estimé Guy Verhofstadt. "Le plus gros déficit c'est le déficit démocratique" , a constaté Alexis Tsipras.

Et donc... "Je veux que l'Europe dispose d'un leadership et d'une vision pour l'avenir, qu'elle crée des emplois, encore et toujours", s'est enthousiasmé Guy Verhofstadt. "Nous devons ouvrir les portes et les fenêtres de l'Europe, pour permettre aux citoyens de voir ce qui s'y passe. Je veux changer l'Europe, que l'on y vive mieux" , a conclu Martin Schulz.

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