Géorgie : Paris demande un retrait rapide des forces russes
Au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue Dmitri Medvedev, le président Sarkozy a "insisté sur l'importance du retrait rapide des militaires russes présents sur l'axe Poti/Senaki". Quatre blindés et des soldats russes de maintien de la paix tenaient en particulier un pont à la sortie de Poti, sur la route menant à Senaki, et renforçaient leur position à l'aide d'une pelleteuse. Les forces russes se sont retirées en revanche de la
base aérienne de Senaki, laissant derrière elles un spectacle de désolation.
Au même moment, Moscou annonçait que ses troupes allaient continuer à contrôler Poti, ville qui se trouve pourtant hors de la zone tampon dans laquelle, selon l'état-major russe, les soldats de la paix peuvent circuler pour assurer la protection des républiques séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
D'après l'Elysée, au cours de leur entretien, les chefs d'Etat russe et français ont "évoqué en détail le point 5 de l'accord, relatif aux mesures additionnelles de sécurité. Ils se sont notamment accordés sur l'urgence de la mise en place d'un mécanisme international sous l'égide de l'OSCE pour remplacer les patrouilles russes dans la zone de sécurité au sud de l'Ossétie". Pourtant le Kremlin a affirmé que l'entretien des deux présidents "ne portait pas sur le remplacement des soldats de maintien de la paix russes par les forces de l'OSCE dans la zone de sécurité". Néanmoins, "M. Medvedev a confirmé que la Russie était prête à coopérer avec l'OSCE dans cette zone".
Le gouvernement allemand a aussi haussé le ton face à la Russie, la pressant d'achever "sans délai" le "retrait complet" de ses troupes de Géorgie. L'Otan a également exigé un repli des forces russes sur leurs positions "d'avant la crise". "Il y a des exigences très spécifiques pour le retrait russe. Installer des infrastructures et des points de contrôle permanents n'est pas conforme à l'accord", a déclaré de son côté un porte-parole de la Maison Blanche.
Moscou affirme pour sa part avoir achevé vendredi soir le retrait de ses forces régulières de Géorgie (hors Abkhazie et Ossétie du Sud), mais estime que l'accord de cessez-le-feu lui donne le droit de maintenir assez loin en territoire géorgien des soldats de la paix. L'accord prévoit que, "dans l'attente d'un mécanisme international", les forces de paix russes mettent en oeuvre des "mesures additionnelles de sécurité", mais ne prévoit pas clairement les limites de leur zone de sécurité.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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