Immigration clandestine : les cargos fantômes inquiètent les ports italiens
Au milieu des petits bateaux de pêche du port italien de Corigliano Calabro, le cargo fait tâche. L’Ezadeen, un immense bâtiment qui servait au transport de bestiaux, occupe toute la longueur du quai. Il a été tracté vendredi 2 janvier avec 360 migrants à son bord, et il a déjà des détracteurs. Parmi eux, le maire de Corigliano. Il a peur de manquer de place : "Au printemps prochain, on doit accueillir deux ou trois navires de Costa Croisière. Si l'on n'a pas de place, cela risque de compromettre les activités sociales et touristiques ".
"On ne sait pas comment faire"
A 80 km au Sud, dans le port italien de Crotone, deux cargos fantômes stationnent depuis plusieurs semaines. "Avant c’était des petits bateaux de pêche qui venaient d’Afrique du Nord. Ils étaient ici à quai pendant quelques mois puis ils étaient détruits. Mais maintenant pour ce sont de gros cargos, de 80-90 mètres de long. On ne sait pas comment faire" , confie un opérateur portuaire, à Crotone.
D’autant qu’il est impossible de retrouver les propriétaires des cargos. Les enquêtes sont longues (les procédures durent en moyenne an et demi) et souvent vaines. Les cargos finissent par être vendus, puis découpés afin d’en récupérer le métal.
En attendant, ils bloquent les quais, et impactent toute une économie : moins de bateaux, c’est moins de maintenance, moins d'équipage, donc moins de chambres à louer pour les hôtels sur la terre ferme. Désormais, les autorités tentent de répartir les nouveaux cargos dans différents ports afin de répartir l’encombrement.
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