Jugement historique contre la Camorra napolitaine

La perpétuité pour 16 personnes, membres de la famille Casalesi. La cour d'assises d'appel de Naples a manifestement voulu frapper fort contre la Camorra - la famille Casalesi est présentée comme le clan le plus puissant de la mafia napolitaine.
_ Les deux magistrats et les six jurés étaient réunis depuis lundi, à huis clos, pour délibérer sur le sort des 31 membres du clan Casalesi, dont le chef présumé, Francesco "Sandokan" Schiavone. Ils ont finalement suivi les réquisitions du procureur. Histoire sans doute de marquer les esprits.

Car le procès en appel n'a pas vraiment été simple à mettre sur pied. Si le premier procès, en 2005, s'était déroulé presque sans encombre, celui-ci a connu quelques vicissitudes : cinq personnes qui avaient accepté de témoigné ont été assassinées, un juge et deux journalistes ont été menacés de mort en pleine audience...
_ Il semble aujourd'hui que le clan Casalesi ait peur, comme le titrait hier le quotidien La Repubblica. Peur de voir son influence diminuer. Car le cartel a étendu son emprise, ces dernières années, au prix d'une guerre sanglante qui a fait 1.000 morts.

Roberto Saviano, l'auteur de Gomorra, un essai sur la Camorra qui a contribué à faire connaître les rouages du clan - son livre est devenu depuis un best-seller - décrit les Casalesi comme “une confédération rassemblant toutes les familles camorristes de la province de Caserte”, formée “de chefs d'entreprise violents, de managers assassins, de bâtisseurs et de propriétaires terriens, chacun disposant de sa propre bande armée et tous liés par des intérêts économiques dans la plupart des secteurs”.
_ Selon son enquête, le pouvoir et les activités du clan dépassent les frontières italiennes pour s'étendre jusqu'en Europe de l'est et concernent aussi bien le trafic de drogue et d'armes, la prostitution, le racket, que le trafic de déchets toxiques, les travaux publics ou la grande distribution.

Guillaume Gaven avec agences