L'ambassadeur de Géorgie en France démissionne en raison des "tensions" liées à un projet de loi controversé

Le pays du Caucase est en proie à de vastes manifestations contre le projet de loi sur "l'influence étrangère", accusé par ses détracteurs de préparer la répression de l'opposition et un rapprochement avec la Russie.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des manifestants dénoncent le projet de loi sur "l'influence étrangère" devant le siège du Parlement géorgien, le 4 mai 2024 à Tbilissi (Géorgie). (MAXIME GRUSS / HANS LUCAS / AFP)

L'ambassadeur de Géorgie en France dit avoir présenté sa démission, jeudi 9 mai, en raison des "tensions" dans son pays, liées à un projet de loi sur l'"influence étrangère". Ce texte, une initiative du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a provoqué la colère d'une partie de la population, qui le juge contraire aux aspirations européennes de ce pays du Caucase.

Egalement critiqué par les Occidentaux, le texte est inspiré d'une loi utilisée depuis des années par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes en Russie. Le diplomate, Gotcha Javakhishvili, estime que les tensions nées du texte entravent les relations de son pays avec ses partenaires étrangers, alors que la Géorgie avait obtenu en 2023, sous conditions, le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne.

>> Manifestations en Géorgie : quatre questions sur le projet de loi controversé sur "l'influence étrangère" examiné par le Parlement

L'ambassadeur géorgien en France a expliqué, sur le réseau social X, avoir "soumis une demande à l'autorité géorgienne pour mettre fin à mes fonctions dans ce poste avant la date limite". Dans ce message rédigé en français, il ajoute que "les tensions et le climat actuels engendrés par le projet de loi (…) dans nos relations avec nos amis et partenaires étrangers rendent ma mission (…) extrêmement difficile".

Le projet de loi contesté avait été présenté en 2023 puis abandonné après des manifestations de rue d'ampleur, mais le gouvernement géorgien a choisi d'en réintroduire une version très légèrement modifiée. Elle prévoit d'imposer à toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère".

Des manifestations, mobilisant parfois des dizaines de milliers de personnes contre ce texte, secouent la Géorgie depuis début avril. Des citoyens et personnalités politiques du pays mobilisés contre le projet de loi sont la cible de violences et menaces, ont par ailleurs dénoncé deux ONG internationales.

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