Cet article date de plus d'onze ans.
L'économie en panne de la Biélorussie
Président de Biélorussie depuis 1994, Alexandre Loukatchenko dirige le pays en muselant toute tentative d'opposition. Le régime se tourne désormais vers l'URSS, plus conciliante sur les droits de l'Homme que l'Union européenne, mais son système économique est totalement obsolète.
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Temps de lecture : 3min
L’économie étatique de la Biélorussie a subi peu de changement depuis l’ère soviétique. Si Stanislaw Chouchkievitch, le premier président après la déclaration d’indépendance, le 27 juillet 1990, prônait un rapprochement avec le bloc occidental, son successeur, Alexandre Loukachenko a redonné un coup de barre en direction de la Russie.
Actuellement, plus de 70% du PIB est généré par des entreprises publiques ou parapubliques. L’industrie est spécialisée dans les secteurs de la pétrochimie et de la production des matériels de transport, tandis que l’agriculture couvrant la moitié des terres ne représente que 8,4% du PIB.
Pour avoir l’approbation de la population, le leader biélorusse a mené une politique redistributrice à l’égard des fonctionnaires et des couches de la population en difficulté.
Une forte crise
Mais en 2011, la stabilité économique a fait long feu. L’inflation a atteint 108%. La hausse des salaires des fonctionnaires a creusé le déficit public. Et l’ensemble des émoluments ont chuté. Une crise due en partie à l’augmentation de la facture énergétique. La Biolérussie a notamment dû dévaluer sa monnaie et resserrer le crédit.
Minsk a cherché une solution à long terme. Le FMI, qui lui avait prêté 3,5 milliards de dollars en 2009, n’a pas voulu renouveler ce type d’opération en l’absence de réformes structurelles.
Les importations biélorusses en Russie, affectées par la crise mondiale, ont baissé, pesant lourdement sur l’économie russe. Moscou a alors posé ses conditions pour venir en l’aide à Minsk, acceptant de baisser le prix de ses ventes de gaz, redonnant ainsi des liquidités au budget biélorusse. Enfin, un prêt a été consenti pour la construction d’une centrale nucléaire, assurée par des entreprises russes.
Moscou, partenaire encombrant
Minsk, qui ne veut pas dialoguer avec l’Union européenne, toujours ferme sur sa demande d'un assouplissement de la politique des droits de l’Homme, passe sous les fourches caudines du grand-frère russe. En échange de son aide, Moscou désire que ses entreprises puissent entrer au capital des fleurons biélorusses. Le géant Gazprom a ainsi acquis 50% des parts de Beltransgaz, la société de transport du gaz du pays. Et des transactions sont en cours pour d’autres acquisitions.
Minsk paie au prix fort son intégration dans l’espace économique formé par la Russie et le Kazakhstan. D’autant plus que les économies de ces deux pays sont plus libéralisées que la sienne. Il faudra en passer par des privatisations, potentiellement déstabilisatrices.
Pékin redonne de l'air
Confronté à ce bras de fer, Minsk a également perdu deux soutiens de poids, avec la mort de Mouammar Kadhafi et d’Hugo Chavez. Un projet peut lui permettre de voir un avenir plus diversifié grâce un investissement chinois. Pékin a décidé de créer d’ici 2020 une ville devant accueillir quelque 150.000 personnes dans une forêt au nord de Minsk. Il s’agira d’un parc industriel, d’un coût de 5 milliards de dollars, qui recevra des entreprises de divers pays.
La Chine sera, elle, au cœur du marché européen…
Actuellement, plus de 70% du PIB est généré par des entreprises publiques ou parapubliques. L’industrie est spécialisée dans les secteurs de la pétrochimie et de la production des matériels de transport, tandis que l’agriculture couvrant la moitié des terres ne représente que 8,4% du PIB.
Pour avoir l’approbation de la population, le leader biélorusse a mené une politique redistributrice à l’égard des fonctionnaires et des couches de la population en difficulté.
Une forte crise
Mais en 2011, la stabilité économique a fait long feu. L’inflation a atteint 108%. La hausse des salaires des fonctionnaires a creusé le déficit public. Et l’ensemble des émoluments ont chuté. Une crise due en partie à l’augmentation de la facture énergétique. La Biolérussie a notamment dû dévaluer sa monnaie et resserrer le crédit.
Minsk a cherché une solution à long terme. Le FMI, qui lui avait prêté 3,5 milliards de dollars en 2009, n’a pas voulu renouveler ce type d’opération en l’absence de réformes structurelles.
Les importations biélorusses en Russie, affectées par la crise mondiale, ont baissé, pesant lourdement sur l’économie russe. Moscou a alors posé ses conditions pour venir en l’aide à Minsk, acceptant de baisser le prix de ses ventes de gaz, redonnant ainsi des liquidités au budget biélorusse. Enfin, un prêt a été consenti pour la construction d’une centrale nucléaire, assurée par des entreprises russes.
Moscou, partenaire encombrant
Minsk, qui ne veut pas dialoguer avec l’Union européenne, toujours ferme sur sa demande d'un assouplissement de la politique des droits de l’Homme, passe sous les fourches caudines du grand-frère russe. En échange de son aide, Moscou désire que ses entreprises puissent entrer au capital des fleurons biélorusses. Le géant Gazprom a ainsi acquis 50% des parts de Beltransgaz, la société de transport du gaz du pays. Et des transactions sont en cours pour d’autres acquisitions.
Minsk paie au prix fort son intégration dans l’espace économique formé par la Russie et le Kazakhstan. D’autant plus que les économies de ces deux pays sont plus libéralisées que la sienne. Il faudra en passer par des privatisations, potentiellement déstabilisatrices.
Pékin redonne de l'air
Confronté à ce bras de fer, Minsk a également perdu deux soutiens de poids, avec la mort de Mouammar Kadhafi et d’Hugo Chavez. Un projet peut lui permettre de voir un avenir plus diversifié grâce un investissement chinois. Pékin a décidé de créer d’ici 2020 une ville devant accueillir quelque 150.000 personnes dans une forêt au nord de Minsk. Il s’agira d’un parc industriel, d’un coût de 5 milliards de dollars, qui recevra des entreprises de divers pays.
La Chine sera, elle, au cœur du marché européen…
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