L'Europe préoccupée par les feux de forêts
"Le risque d'incendie restera très élevé au cours des prochains jours dans de nombreuses régions méditerranéennes", ont mis en garde les experts de l'exécutif bruxellois. "A ce jour, la superficie détruite par les incendies de forêts dans l'UE
depuis le début de l'année 2009 atteint, sur les cartes, 151.955 hectares, dont 43% de forêts, ce qui correspond, selon les estimations, à une superficie totale d'environ 200.000 hectares", ont-ils expliqué.
Selon le 9e rapport du système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), les pays les plus touchés ont été l'Espagne et l'Italie, avec plus de 80% des surfaces brûlées. La France a également payé son tribut et a vécu un grave épisode fin juillet à Marseille, car "le feu était tout près des habitations", a expliqué Andrea Camia, du centre commun de recherches de l'UE.
A ces chiffres déjà alarmants, "il faudra sans doute ajouter 2 à 3.000 hectares d'ici à la fin de la saison."
La Commission a regretté son impuissance : "Nous avons les mains liées. Nous pouvons offrir un soutien financier, inciter à la coordination, mais en matière de prévention, les Etats sont seuls maîtres. C'est à eux de préparer les terrains, de prévoir les réservoirs d'eau".
Mais l'Union européenne a fait un premier pas vers une fédération des moyens: elle a acheté en 2008 deux Canadair CL 215 (European Forest Fire Tactical Reserve), embryon d'une force d'intervention. Basés en Corse, ils ont été engagés pour la première fois cet été, d'abord en Corse, puis en Sardaigne.
L'UE enregistre chaque année près de 65.000 incendies qui dévastent en moyenne 500.000 hectares. Le sud de l'Europe est le plus touché et cinq pays souffrent particulièrement: le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et la Grèce, souligne le rapport de l'EFFIS.
Et avec le réchauffement climatique, la situation risque de se dégrader. La saison des incendies, qui s'étend de juin à septembre, se prolonge, avec des feux au mois de mars. Les experts prédisent en outre une augmentation des "situations dangereuses" qui deviendront de plus en plus fréquentes dans le sud.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.