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L'Europe s'ouvre totalement aux travailleurs roumains et bulgares

Sept ans après l'accession de leurs pays à l'UE, les dernières restrictions sur le marché du travail pour les Roumains et les Bulgares dans neuf pays de l'UE (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Malte et Pays-Bas) ont été levées le 1er janvier 2014.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pont sur le Danube entre la Roumanie et la Bulgarie. Financé par l'UE, inauguré en juin 2013, il permet de joindre Dresde à Istanbul. (DANIEL MIHAILESCU / AFP)

Nombre d'analystes indépendants en Roumanie et en Bulgarie soulignent l'impossibilité d'évaluer précisément le nombre des candidats au départ. Ils estiment cependant que les grandes vagues d'émigration ont déjà eu lieu

 
Depuis la chute du communisme, environ trois millions de Roumains et un million de Bulgares ont émigré, pour leur très grande majorité en Espagne et en Italie. France et Grande-Bretagne ont aussi recruté des milliers de médecins et d'aides-soignantes. La faiblesse des salaires dans leurs pays d'origine explique ces départs: un médecin gagne en général 400 euros par mois en Roumanie ou en Bulgarie, même si d'aucuns s'en sortent beaucoup mieux.

«Fraude aux prestations sociales»
Certains pays ont réagi de façon plus vives que d'autres à cette ouverture des frontières. En Espagne, pays frappé par la crise qui accueille déjà un million de Roumains et de nombreux Bulgares, la fin des restrictions sur le marché du travail n'a pas suscité de controverse majeure. A Londres, en revanche, la polémique a été plus violente. Jusqu'au dernier moment, des membres du Parti conservateur ont pressé le Premier ministre britannique David Cameron de repousser l'ouverture du marché du travail en estimant que «la vague d'immigrants roumains et bulgares pèsera sur les services publics». Mais le chef du parti, Grant Shapps, a souligné qu'il n'était pas possible d'y surseoir.

En Allemagne, la CSU, le parti conservateur bavarois, allié de la chancelière Angela Merkel, a également tempêté contre la levée des restrictions,  l'associant à un risque accru «de fraude aux prestations sociales». Mais le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a rétorqué que la «libre  circulation des personnes est une chance pour les Allemands et l'Allemagne».

A noter que Bulgares et Roumains, dont les Roms, jouissent depuis 2007 du droit de libre circulation et de séjour en Europe, au même titre que tous les citoyens de l'Union. Ils peuvent se rendre librement dans n'importe quel Etat de l'Union à condition de ne pas rester plus de trois mois dans le même pays. Au delà de cette période, les citoyens européens doivent disposer de ressources suffisantes et d'une assurance maladie afin de ne pas devenir une charge pour le système social de l'Etat où ils séjournent.

Des Français expulsés de Belgique
Cette situation ne changera pas le 1er janvier. De même, les Roms aujourd'hui expulsés pour différents motifs (menace pour l'ordre public, trouble à la salubrité publique, par exemple) continueront à l'être.

C'est ainsi que de plus en plus de ressortissants de l'Union européenne, dont de nombreux citoyens français, sont expulsés de Belgique, même après un long séjour dans le Royaume. La raison invoquée est la «charge déraisonnable» qu'ils feraient peser sur le système d'aide sociale belge. «En 2013, et ce jusqu'en août, il a été mis fin au séjour de 1.130 citoyens européens», a indiqué la secrétaire d'Etat belge chargée de l'Asile et de la Migration.

Dans l'Union, seuls les travailleurs venant de Croatie, dernier état à être entré dans l'UE, subissent encore des limitations à l'accès au marché du travail dans plusieurs pays européens.

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