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L'humanité a "besoin" d'une "conversion spirituelle et morale" a estimé dimanche Benoît XVI dans son message de Pâques

Depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, le souverain pontife a prononcé son traditionnel message à portée universelle en 65 langues suivi de sa bénédiction "urbi et orbi" (à la ville et au monde).En revanche, Benoit XVI n'a fait aucune allusion aux scandales de pédophilie à répétition qui secouent l'Eglise depuis des semaines.
Article rédigé par France2.fr
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Le pape Benoit XVI le 4 avril 2010 à Rome lors du message de Pâques et de la bénédiction "urbi et orbi". (France 2)

Depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, le souverain pontife a prononcé son traditionnel message à portée universelle en 65 langues suivi de sa bénédiction "urbi et orbi" (à la ville et au monde).

En revanche, Benoit XVI n'a fait aucune allusion aux scandales de pédophilie à répétition qui secouent l'Eglise depuis des semaines.

L'humanité a "besoin" d'une "conversion spirituelle et morale" et de "changements profonds à commencer par celui de la conscience", a commencé le pape dans son message de Pâques. Devant la foule de fidèles massés sous la pluie place Saint-Pierre et qui l'ont acclamé avec ferveur, Benoit XVI s'est ensuite livré à un vaste tour d'horizon des conflits et catastrophes dans le monde.

Il a demandé au Christ "qu'au Moyen Orient, et "en particulier sur la Terre sanctifiée par sa mort et sa résurrection", les peuples "accomplissent un exode vrai et définitif qui les fasse passer de la guerre et de la violence à la paix et la concorde".

Il a aussi apporté son soutien aux chrétiens d'Irak et aux communautés chrétiennes de la région qui "connaissent épreuves et souffrances".

Benoît XVI s'est dit préoccupé par le sort des "chrétiens qui, à cause de leur foi, souffrent la persécution et même la mort comme au Pakistan". "Aux pays affectés par le terrorisme et les discriminations sociales ou religieuses, qu'il accorde la force d'ouvrir des chemins de dialogue et de coexistence sereine", a-t-il affirmé.

En Afrique, le pape a appelé à mettre "fin aux conflits qui continuent à provoquer destructions et souffrances". Il a souhaité que "l'on parvienne à cette paix et à cette réconciliation qui sont des garanties de développement". Il a particulièrement "confié au Seigneur l'avenir de la République démocratique du Congo, de la Guinée et du Nigeria".

Le pape s'est également montré préoccupé pour "les pays latino-américains et des Caraïbes qui font l'expérience d'une dangereuse recrudescence des crimes liés au trafic de drogue". Il a aussi exprimé sa solidarité à l'égard de Haïti et du Chili, récemment dévastés par des séismes.

Face aux scandales, l'Eglise resserre les rangs autour du pape
La semaine pascale, qui commémore pour les catholiques le martyre, la mort et la résurrection du Christ, s'est déroulée au moment où l'Eglise traverse l'une des périodes les plus difficiles de son histoire.

Depuis plusieurs mois, l'Eglise est touchée par une cascade de scandales de pédophilie révélés en Europe, particulièrement en Irlande.

Le pape lui-même a été éclaboussé récemment, accusé dans la presse d'Allemagne, son pays natal, et des Etats-Unis d'avoir couvert des prêtres pédophiles quand il était archevêque à Munich puis lorsqu'il était à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi avant de devenir pape en 2005.

Dans un message de voeu pascal tout à fait inhabituel, le doyen des cardinaux, Mgr Angelo Sodano, a souhaité manifester dimanche la solidarité de l'Eglise avec le souverain Pontife. "L'Eglise est avec vous!", a-t-il lancé à Benoit XVI, "avec vous les cardinaux, vos collaborateurs de la Curie romaine. Avec vous les confrères évêques éparpillés de par le monde. Particulièrement avec vous en ces jours les 400.000 prêtres qui servent généreusement le peuple de Dieu".

Déjà, toute la semaine, les medias du Saint-Siège, l'Osservatore Romano et Radio Vatican, avaient publié des messages de soutien au pape et à l'Eglise face à "une propagande grossière contre le pape et les catholiques", voire "une machination".

De son côté, le cardinal français Roger Etchegaray a appelé samedi l'Eglise à faire "le ménage" et "remplir sa mission", "sans se laisser intimider" et "sans craindre les ennemis".

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