Ukraine : l'UE adopte de nouvelles sanctions économiques contre la Russie
L'Union européenne s'attaque aux milieux d'affaires russes, bloquant notamment l'accès aux marchés financiers de l'UE.
La liste des sanctions prises contre Moscou, accusé de soutenir les séparatistes dans l'est du pays, s'allonge encore. L'UE a adopté, mardi 29 juillet, une importante série de sanctions contre la Russie pour contraindre le président Vladimir Poutine à cesser tout soutien aux entreprises de déstabilisation de l'Ukraine.
L'objectif de ces sanctions a été confirmé la veille par les dirigeants François Hollande, Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron et Matteo Renzi : faire pression sur le président russe pour qu'il fasse fermer la frontière russo-ukrainienne afin d'empêcher les fournitures d'armements aux séparatistes en Ukraine et les amener à négocier avec le pouvoir à Kiev.
Tandis que les Etats-Unis pourraient annoncer dans la nuit de nouvelles sanctions, voici le point sur les sanctions occidentales en cours :
En tout, les avoirs de près de 250 personnes gelés
L'accord sur lequel les pays de l'UE se sont mis d'accord lundi bloque l'accès de la Russie aux marchés financiers de l'UE. Concrètement, la liste noire de l'UE comprend désormais 91 personnes interdites de visas et dont les avoirs dans l'UE sont gelés. Tous sont accusés de bénéficier de l'annexion de la Crimée ou de soutenir activement la déstabilisation de l'Est de l'Ukraine.
La liste américaine compte quant à elle déjà plus de 50 noms, dont de hauts responsables russes, comme le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) Valentina Matvienko, ou le directeur du géant du pétrole Rosneft, Igor Setchine. Le Canada a pour sa part placé 43 Russes et 40 Ukrainiens sur sa liste noire, tandis que le Japon a interdit de visas 23 Russes, depuis le début de la crise.
Et des entreprises sanctionnées
Mardi, l'UE a sanctionné trois nouvelles sociétés dont une banque. Comme les identités des personnes, le nom des entités sanctionnées seront publiées au Journal officiel de l'UE. En prenant en compte les salves de sanctions précédentes, l'Union cible déjà 23 entités dont plusieurs milices et des groupes armés illégaux comme l'Armée du Sud-Est (séparatiste) ainsi que des entreprises installées en Crimée.
En effet, les Européens veulent également sanctionner l'annexion de la Crimée en empêchant les investissements dans certains secteurs installés dans la région, notamment la construction, les transports, les télécommunications et l'énergie.
Les Etats-Unis sanctionnent de leur côté de grands groupes russes, comme le géant des hydrocarbures Rosneft, la banque du géant gazier Gazprom, Gazprombank, et la banque publique VEB qui compte le Premier ministre russe Dmitri Medvedev parmi ses dirigeants. Le Canada sanctionne 10 entités économiques.
Des ventes d'armes (entre autres) interdites
Mardi, l'UE a notamment interdit les ventes d'armes, de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et de biens à double usage militaire et civil à la Russie.
Les Etats-Unis avaient déjà quant à eux décidé de revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements de haute technologie qui pourraient avoir un usage militaire. Dès le 3 mars, Washington avait décidé de suspendre sa coopération militaire avec la Russie. Dans la foulée, le 1er avril, les 28 pays de l'Otan avaient suspendu "la coopération civile et militaire avec la Russie", même si certains programmes, concernant l'Afghanistan ou la lutte contre le trafic de drogue, ne sont pas concernés.
La Russie mise à l'écart par les Occidentaux
Les Occidentaux marginalisent peu à peu la Russie. Ainsi, l'UE avait annoncé le 16 juillet le gel de nouveaux programmes en Russie menés par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
Aussi, pour protester contre le rattachement de la Crimée à la Russie, les dirigeants occidentaux avaient suspendu en mars la participation de la Russie au G8 et annulé le sommet du G8 prévu en juin dans la station balnéaire russe de Sotchi.
Par ailleurs, l'UE et le Japon ont suspendu les discussions sur une libéralisation de la politique des visas. Ce dernier à même repoussé un projet de pourparlers sur un nouvel accord économique d'investissement.
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