La candidate ukrainienne à l'Eurovision visée par des propos racistes
Pour un dirigeant nationaliste, la chanteuse qui représentera le pays au concours en mai pourrait faire "croire que l'Ukraine se trouve quelque part en Afrique".
La candidate ukrainienne au concours de l'Eurovision ne fait pas l'unanimité dans son pays. Ses qualités de chanteuse ne sont pas remises en question, c'est sa couleur de peau qui pose problème à un dirigeant nationaliste ukrainien. Selon lui, "l'Ukraine est représentée par une personne qui n'appartient pas à notre race". Ces propos racistes contre l'artiste qui représentera le pays en mai lors du concours européen de chant, ont suscité de vives critiques de responsables politiques et de médias dans le pays.
La chanteuse pop Gaïtana, née d'un père congolais et d'une mère ukrainienne, a remporté samedi 18 février l'élection à laquelle ont participé des téléspectateurs et un jury professionnel. Elle est devenue ainsi la candidate de l'Ukraine pour l'édition 2012 de l'Eurovision à Bakou, en Azerbaïdjan, le 26 mai.
Née à Kiev, la chanteuse populaire a passé les cinq premières années de sa vie au Congo. Elle vit depuis en Ukraine et interprète bon nombre de ses chansons en ukrainien. Elle a également composé, à l'invitation des organisateurs, une chanson du prochain Euro de football qui se tiendra en Pologne et en Ukraine cet été, rappelle le site d'Euronews.
"Le racisme sape la réputation de notre pays"
"Des millions de spectateurs regardant ce show vont voir que l'Ukraine est représentée par une personne qui n'appartient pas à notre race et finiront par croire que l'Ukraine se trouve quelque part en Afrique", a lancé lundi Iouri Sirotiouk, un haut responsable du parti Svoboda (Liberté), cité par les médias.
Ces déclarations ont été dénoncées par plusieurs partis politiques, notamment celui du champion de boxe Vitali Klitschko, et opposant au pouvoir. Cette "manifestation regrettable de la xénophobie ne correspond pas aux aspirations européennes de l'Ukraine" et mérite une "sévère condamnation publique", a déclaré le parti Oudar de Vitali Klitschko.
"J'ai honte que cet homme soit un citoyen de mon pays", a renchéri Olena Bondarenko, une députée du Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch. De son coté, la chaîne télévision d'Etat ukrainienne a exigé des "excuses" de Svoboda. "Le racisme (...) sape la réputation de notre pays."
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