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"On ne sait pas si les élections vont avoir lieu ou pas" : au Royaume-Uni, les candidats aux européennes face à un vrai casse-tête

Dans la précipitation, pro et anti-Brexit tentent d'organiser leurs campagnes en vue des élections européennes qui, si aucun accord de sortie n'a été trouvé, doivent se tenir le 23 mai.

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des drapeaux européens et britanniques, le 28 mars 2019, flottent devant le Parlement de Westminster, à Londres. (NIKLAS HALLE'N / AFP)

Au Royaume-Uni, le gouvernement continue de dire qu'il va trouver une solution au Brexit avant le 23 mai, et faire adopter in extremis le traité de retrait conclu avec l'Union europénne. Faute d'avoir réussi à le faire voter par le Parlement britannique, le Brexit, initialement prévu le 29 mars, a été repoussé au 12 avril puis au 31 octobre, contraignant la Première ministre Theresa May à organiser des européennes comme tous les autres pays membres. Et plus les jours passent, plus on se rapproche des élections européennes. Un vrai casse-tête pour les candidats de droite comme de gauche, pro ou anti-Brexit.

Trois semaines pour convaincre

Les candidats doivent, dans la précipitation, improviser une campagne électorale. C'est le cas de Seb Dance. L'eurodéputé travailliste de Londres n’a pas le choix. À trois semaines des élections, il n’a pas encore imprimé les affiches, ni les tracts. Il prévoit de "faire campagne le soir et les week-ends", mais il doit encore trouver un slogan.

Ce n'est pas la seule contrainte qu'ont les candidats aux élections européennes. "Ce qui est drôle, c’est qu’on découvre aujourd’hui qu’on est censés avoir surveillé nos comptes de campagne depuis la fin du mois de mois de janvier, explique Seb Dance. Du coup, on doit vérifier que toutes les dépenses qu’on a faites ne dépassent pas les plafonds prévus par la loi."

Ce n’est pas le plus compliqué. Si le travailliste Seb Danse fait ouvertement campagne pour rester dans l'Union européenne, les conservateurs pro-Brexit tentent d’expliquer aux électeurs qu’ils veulent aller a Bruxelles, pour mieux couper les ponts avec l’Europe. C'est le cas de John Flack qui "ne sait pas si les élections vont avoir lieu ou pas".

Une chose est sûre, pour le candidat pro-Brexit : "Que le Royaume-Uni continue à faire partie de l'Union européenne pour des semaines, des mois ou des années, il faut qu’on envoie là-bas des gens capables de remplir leur mission." Des eurosceptiques, comme Jacob Rees Mogg, ont déjà promis de mettre des bâtons dans les roues européennes et le parti du Brexit de Nigel Farage caracole en tête des sondages.

On ne peut pas envoyer un troupeau d’ânes qui perturbe le fonctionnement du Parlement Européen.

John Flack
candidat pro-Brexit

à franceinfo

Mais dans ces élections, le véritable problème reste l'abstention. Lors des dernières élections, en 2014, 36% seulement des Britanniques se sont déplacés dans les bureaux de vote. Pour inverser la tendance, les étudiants pro et anti-Brexit sillonnent ensemble les rues de Londres.

"Un tiers des jeunes ne sont pas inscrits sur les listes, explique Elie Varley, venue de Canterbury. Alors on a pris un camion et on fait aussi campagne sur internet pour cibler les universités, les campus, les écoles, pour être sûrs que les jeunes seront inscrits avant le 7 mai."

En cas de second référendum, cette implication des jeunes, pourrait tout changer. À cause de la disparition d’une partie des électeurs âgés qui ont voté majoritairement Brexit en 2016, le Royaume-Uni pourrait cette fois, choisir de rester dans l'Union européenne.

Le reportage d'Antoine Giniaux

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