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"On va expédier en Angleterre 300 000 bouteilles" : pour ne pas trinquer, le secteur du vin français se prépare à un Brexit dur

Des entreprises françaises anticipent le scénario d'un "no deal", d'une sortie sèche du Royaume-Uni de l'Union européenne. Exemple : une maison de Bourgogne prépare des expéditions préventives.  

Article rédigé par franceinfo, Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des bouteilles de vin prêtes à la vente le 22 juin 2017 (illustration). (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Chevalier-montrachet, meursault ou chablis... chaque année, la Maison Louis Latour expédie 1,2 million de bouteilles de Bourgogne au Royaume-Uni, son deuxième marché à l'export. C'est pourquoi la PME a préparé une éventuelle sortie de l'Union européenne dès le 29 mars prochain. Comme elle, environ 30 000 entreprises françaises qui exportent outre-Manche sont attentives au feuilleton britannique du Brexit. Et quelques-unes anticipent l'épisode possible d'une sortie de l'Union européenne sans accord.

Pour éviter tout blocage à la douane, la Maison Louis Latour va stocker de grosses quantités de vin dès février, explique Louis-Fabrice Latour, le président de l'entreprise. "On sait que les premières semaines vont tout de même être compliquées. On n’est pas prioritaire, reconnait le négociant. À mon avis, les produits périssables le seront, les médicaments, etc. On craint qu’il y ait trop de conteneurs en direction de l’Angleterre, donc on va expédier 300 000 bouteilles dans les semaines qui viennent à travers toute l'Angleterre."

L'incertitude du scénario anglais relativisée

Mais pour cette PME, la plus grosse inquiétude, c'est plutôt l'après Brexit. La livre va-t-elle s'effondrer ? Les Britanniques vont-ils moins consommer ? Face à ces incertitudes, Louis-Fabrice Latour se veut philosophe. "La Maison Latour vend des vins en Angleterre depuis 1920. On a quand même connu les guerres, le phylloxéra, l’avant Marché commun.. Après tout l’Angleterre n’est là que depuis le début des années 1970. Et n’oublions pas que nos amis anglais ne sont pas producteurs de vins, donc il n’y a pas d’inquiétude de fond sur la pérennité de nos affaires", conclut le chef d'entreprise.

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