"On voit que ça n'avance pas" : après leur coup d'éclat à Jersey, l'amertume des pêcheurs français
Le Royaume-Uni a rappelé jeudi ses navires de guerre après le départ des dizaines de bateaux de pêche français qui stationnaient devant le port de Saint-Hélier, la capitale de l'île anglo-normande de Jersey, pour protester contre les conditions de pêche imposées aux marins français par les Anglais après le Brexit.
La tension est retombée aux abords de l’île anglo-normande de Jersey. Le Royaume-Uni a rappelé jeudi 6 mai ses deux patrouilleurs après le départ des dizaines de bateaux de pêche français qui ont stationné de longues heures devant le port de Saint-Hélier. Des navires qui avaient quitté la Bretagne et la Normandie pour aller manifester contre les conditions de pêche qui leur sont désormais imposées par le Royaume-Uni après le Brexit.
Les pêcheurs ne décolèrent pas
Si cette action pacifique n’a pas dégénéré, la colère des marins est intacte et reste dirigée vers les autorités britanniques. Elles n’ont délivré que très peu de licences pour permettre aux bateaux français de pêcher dans leurs eaux : 41 sur les 344 demandes… Aussi, Maxime, marin pêcheur à bord du Massabielle est toujours décidé à se battre. "Faut qu'on se défende aussi, nous, s'exclame-t-il. Les jeunes qui voudront se lancer ne pourront pas parce qu'ils n'auront pas de licence. Petit à petit, il n'y aura plus un bateau qui aura le droit de mettre les pieds dans leurs eaux. Ça va être dur, parce que mine de rien, on est proches de leurs eaux, et leurs eaux empiètent beaucoup sur les nôtres."
Mais cette journée passée dans les eaux britanniques à seulement 22 km des cotes normandes les a aussi fatigués. Jimmy rentre au port sous un ciel gris et avec un moral assez bas. "On est un peu déçus de ce qu'ils ont dit, soupire-t-il. On voit que ça ne bouge pas, que ça n'avance pas." Déçu parce que les autorités britanniques ne bougent pas. La rencontre entre des pêcheurs et un ministre de Jersey n’a rien donné. Grégory Hidon, du Saint-Androuse, espère tout même que leur action fera bouger le gouvernement français.
"On attend vraiment que nos politiques appuient au maximum. On ne peut pas en rester là. Si on ne récupère pas nos droits, on va droit dans le mur pour la pêche."
Grégory Hidonà franceinfo
Et selon Cyril Piraud, armateur du Pearl qui a participé aux discussions jeudi après-midi, l’espoir est encore permis : "Je pense que tout est négociable : eux ont intérêt à venir en France pour le commerce, pour le tourisme. Et nous pour la pêche : c'est donnant donnant !" Mais si les négociations n’avancent pas, ils se disent prêts à retourner manifester.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.