: Vidéo Brexit : va-t-on vers un "no deal' ? Les réponses de Jean-Pierre Jouyet dans "Avenue de l'Europe"
A un mois et demi de la date limite pour arriver à un accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, les questions irrésolues sont nombreuses. Risque-t-on un "no deal" ? Jean-Pierre Jouyet, ambassadeur de France en Grande-Bretagne et ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, était l'invité d'"Avenue de l'Europe" le 12 septembre 2018.
A un mois et demi de la date limite pour arriver à un accord sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, un grand nombre de questions restent irrésolues. En tant qu'ambassadeur de France en Grande-Bretagne, il est au cœur des négociations sur le Brexit : Jean-Pierre Jouyet, invité du magazine "Avenue de l'Europe", croit-il à l'éventualité d'un "no deal" en octobre 2018 ?
Tel n'est pas son point de vue, car "un accord est de l'intérêt de tous". Il pense que "Londres peut se mettre d'accord en différentes étapes. (...) L’accord sur les conditions de retrait, vous pouvez l'avoir en automne, mais c'est l'accord sur ce que seront les relations futures entre l'Union européenne et le Royaume-Uni après la sortie, en mars 2019, qui sera le plus difficile !"
"Le dossier compliqué sur le plan politique, estime Jean-Pierre Jouyet, c'est la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord." Le dossier de la pêche, sujet de discorde constant entre les Britanniques et l'Union européenne, fait, lui, l'objet de négociations entre les ministères.
Quelles conséquences pour l'économie française ? "Pour les entreprises industrielles, par exemple l'industrie automobile française qui assemble ses voitures au Royaume-Uni avec des pièces venant du continent, s'il n'y a pas d'accord sur les douanes ou le contrôle des équipements, les entreprises risquent de revenir sur le continent." Il faut donc "un bon accord qui partagerait les contrôles des douanes entre le Royaume-Uni et les pays limitrophes".
Un second référendum est-il possible ?
Quid de la citoyenneté des 400 000 Français qui vivent en Grande-Bretagne en cas de "no deal" ? "Il y a déjà un accord depuis décembre 2017 qui garantit la citoyenneté des Français au Royaume-Uni et des Britanniques dans les autres pays européens. Les problèmes de citoyenneté sont réglés."
La crise de 2008 est-elle responsable du Brexit ? "Il est vrai que vous trouvez plus de 'Brexiters' dans les classes les moins favorisées, répond Jean-Pierre Jouyet. Il est vrai que ça a joué, beaucoup plus dans les provinces anglaises qu'en Ecosse ou en Irlande du Nord. Mais, ajoute-t-il, les très riches et l'aristocratie britannique ont voté Brexit." Pourquoi ? "Parce qu'ils avaient perdu leurs responsabilités, notamment dans les systèmes de décision de la City. Ils ont voulu retrouver les avantages de la puissance britannique victorienne", analyse-t-il. Par ailleurs, "les Britanniques ont voulu montrer qu'ils étaient souverains, et toute atteinte à la souveraineté de par les décisions de Bruxelles a été sanctionnée quelles que soient les classes sociales".
Les Britanniques sont-ils toujours dans le même état d'esprit ? L'invité du magazine "pense qu'ils ont un peu évolué". Quant à la tenue d'un second référendum, il n'y croit pas beaucoup. "C’est difficile, mais les Anglais souhaitent en reparler sous une forme ou une autre."
Une interview diffusée dans "Avenue de l'Europe" le 12 septembre 2018.
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