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La Grèce bouleversée par le suicide d'un retraité à Athènes

Un septuagénaire s'est tiré une balle dans la tête en pleine centre de la capitale grecque, à quelques mètres du parlement. De nombreux habitants ont spontanément manifesté sur les lieux du drame.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Une femme pose une couronne de fleurs à l'endroit où un septuagénaire s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête, à Athènes (Grèce), le 4 avril 2012. (ARIS MESSINIS / AFP)

Un pharmacien à la retraite, âgé de 77 ans, a mis fin à ses jours dans la matinée du mercredi 4 avril, sur une pelouse de la place Syntagma, à quelques mètres du parlement grec. Il s'est tiré une balle dans la tête en pleine rue. Ce suicide a suscité l'émoi des Grecs, qui ont dénoncé une manifestation du "désespoir" provoqué par la crise.

Une lettre manuscrite a été découverte dans une des poches de la victime. Mais la police a refusé d'en dévoiler le contenu. Selon les diverses versions avancées par les médias, il y accusait le gouvernement de l'avoir privé de ressources et l'aurait comparé à l'exécutif mis en place par les occupants nazis en 1941.

Le porte-parole du gouvernement Pantélis Kapsis a souligné que "les circonstances précises" de cette "tragédie humaine" n'étaient pas encore connues. Selon les médias, plusieurs témoins ont entendu l'homme crier qu'il ne voulait pas léguer de dettes à ses enfants. Mais la police n'a pas confirmé ce récit. Elle a par ailleurs indiqué que le retraité était atteint d'un cancer du pancréas.

Nombreuses réactions des Grecs et de la classe politique

Mobilisées via les réseaux sociaux, environ un millier de personne a afflué sur les lieux du drame en début de soirée. Au pied d'un cyprès, elles ont déposé des bouquets de marguerites ou d'anémones, des cierges et des dizaines de messages manuscrits. "Soulevez-vous, son sort sera le sort de nous tous", "J'espère que les prochaines victimes seront les politiciens traîtres", pouvait-on lire sur ces notes. La plupart des manifestants, silencieux et émus, ont refusé de parler aux médias. Certains ont scandé le mot "Assassins".

Ce drame a aussi fait réagir l'ensemble de la classe politique. "Il est tragique qu'un de nos concitoyens ait mis fin à ses jours. Dans ces moments difficiles pour notre société, gouvernement et citoyens, nous devons soutenir les gens qui se trouvent dans la détresse", a indiqué le Premier ministre Lucas Papademos.

"Je suis ébranlé, malheureusement ce n'est pas la première victime, nous avons un taux record de suicides. Il faut faire sortir les Grecs du désespoir", a déclaré Antonis Samaras, le chef de la Nouvelle-Démocratie (conservateur) qui mène dans les sondages.

Augmentation des suicides

A l'image de ses voisins du Sud, la Grèce affiche un taux de suicide beaucoup plus bas que les pays du nord de l'Europe. Toutefois, sous les effets de la crise économique et sociale, plusieurs études ont rendu compte ces derniers mois d'une augmentation des dépressions et suicides.

Selon la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE), l'institut d'analyse le plus réputé du pays, l'économie grecque se contractera de 5% en 2012 et un actif sur cinq sera au chômage.

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