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La police hongroise a arrêté le directeur de MAL, la société propriétaire de l'usine à l'origine de l'accident chimique

Il s'agit de Zoltan Bakonyi, fils de l'un des propriétaires de la société, a indiqué lundi le ministère de l'Intérieur.Plus tôt, le Premier ministre Viktor Orban a indiqué que la police avait interpellé un dirigeant de la société "et initié une procédure de mise en détention préventive", au cours d'une session du parlement hongrois à Budapest.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Un habitant du village de Devecser inspecte le portail de sa maison, le 11 octobre 2010. (AFP - Samuel Kubani)

Il s'agit de Zoltan Bakonyi, fils de l'un des propriétaires de la société, a indiqué lundi le ministère de l'Intérieur.

Plus tôt, le Premier ministre Viktor Orban a indiqué que la police avait interpellé un dirigeant de la société "et initié une procédure de mise en détention préventive", au cours d'une session du parlement hongrois à Budapest.

"La société responsable pour la catastrophe de boue rouge doit être mise sous contrôle de l'Etat", a ajouté le chef du gouvernement. "Puisqu'il ne s'agit pas d'une catastrophe naturelle, mais de dégâts causés par des personnes, ce n'est pas aux contribuables de subir les coûts, mais à ceux qui ont causé les dommages", a-t-il encore souligné.

L'incident a provoqué un véritable raz-de-marée
Le 4 octobre dernier, après la rupture d'un réservoir de l'usine d'aluminium d'Ajka, à 160 kilomètres à l'ouest de Budapest, un million de m3 de boues ont inondé des villages faisant huit morts et provoquant une grave pollution. Voir image NASA

Pour éviter une tragédie humaine, les 800 habitants du village de Kolontar, dont sont originaires la plupart des victimes, ont été évacués samedi. Et dimanche, des ouvriers se sont employés à construire une digue afin de protéger le village. Selon le secrétaire d'Etat à l'Environnement, Zoltan Illes, la fissure longue de 25 mètres s'était légèrement élargie et il ne paraissait plus possible de réparer le réservoir.

L'enquête de la police sur les causes de cet accident écologique est toujours en cours mais les critiques à l'égard de la société propriétaire de l'usine se multiplient.

La société MAL pointée du doigt
Les autorités hongroises ont saisi lundi des documents concernant les réservoirs dans les locaux de l'usine d'Ajka, a indiqué le secrétaire d'Etat du pays.

Selon le secrétaire d'Etat à l'Environnement Zoltan Illés, qui a ordonné l'arrêt de la production de l'usine, la société de production d'aluminium MAL aurait entreposé une trop grande quantité de boue rouge dans le réservoir qui pourrait avoir cédé à cause d'une surcharge.

Une hypothèse partagée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a indiqué que des "causes naturelles n'avaient pas été décelées", et par Greenpeace-Hongrie pour qui l'entreposage excessif de boue rouge est à l'origine de la catastrophe. Le directeur de Greenpeace-Hongrie, Zsolt Szegfalvi, a signalé que "sur des images satellite une fissure était déjà visible sur la digue un jour avant l'accident".

Le point de vue de Greenpeace est complété par le World Wildlife Fund (WWF) qui affirme que le réservoir fuyait depuis des mois. Une photo prise en juin dernier montre que de la boue rouge s'échappait alors déjà du réservoir de l'usine de bauxite-aluminium située à Ajka (160 km à l'ouest de Budapest), précise le WWF dans un communiqué.

"L'accident (...) aurait pu facilement être évité si les exploitants avaient respecté leurs obligations", a déclaré Andreas Beckmann, qui dirige le programme du WWF pour le Danube.

De son côté, MAL assure avoir observé toutes les règles de sécurité. Selon cette entreprise, un problème technique pourrait être à l'origine de l'accident.

Une chose est sûre: l'usine a été construite dans les années 60, à l'époque de la dictature communiste.

Les boues rouges, une menace pour l'écosystème


Déchet résultant de la production d'aluminium, la boue rouge est une substance épaisse, fortement alcaline, qui a un effet caustique sur la peau. Elle contient des métaux lourds tels que le plomb et est légèrement radioactive. L'inhalation des poussières de boue rouge peut causer un cancer du poumon.

Jeudi matin, le flux toxique a atteint le Danube, du grand fleuve qui traverse l'Europe centrale. Le gouvernement hongrois a proclamé mardi l'état d'urgence dans trois départements de l'ouest du pays. D'après les derniers résultats des analyses des échantillons d'eau prélevés dans le Danube samedi soir par le Service des Eaux révélaient une légère diminution de la pollution.

Cependant, pour les organisations écologistes Greenpeace et le Fonds mondial pour la protection de la nature (WWF), l'écosystème du Danube reste menacé, notamment à plus long terme, tant en ce qui concerne la faune que la flore.

D'après les dernières estimations des experts, ce sont de 600.000 à 700.000 m3 de boue toxique qui se sont répandus, un peu moins que la marée noire survenue fin avril dernier dans le Golfe du Mexique.

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