Le chef du gouvernement italien s'est présenté lundi devant la justice à Milan pour la première fois depuis huit ans
Silvio Berlusconi a comparu pour des accusations de fraudes dans l'acquisition de droits télévisés par son empire médiatique Mediaset.
L'audience, fermée à la presse et au public, a été ajournée au 4 avril. Après deux heures de débats, Silvio Berlusconi est sorti avec le sourire et a salué ses partisans rassemblés devant le tribunal de Milan.
Entré directement en voiture dans l'enceinte du palais de justice avec son escorte, le président du Conseil italien a fait un signe de la main aux nombreuses caméras qui l'attendaient devant l'entrée. Une trentaine de militants de son parti, Peuple de la Liberté (PDL), l'attendaient aussi à l'extérieur avec des banderoles clamant: "la politique dans les urnes pas dans les tribunaux", "la justice n'existe pas là où il n'y a pas de liberté" ou encore "Silvio tu dois résister, résister, résister". Cette audience préliminaire, la première d'une série de quatre ou cinq, vise à décider s'il doit être jugé ou non pour fraude fiscale et abus de confiance.
Silvio Berlusconi est impliqué dans une affaire de surfacturation présumée de droits télévisés achetés par Mediatrade-RTI, une société de son empire Mediaset, à la Paramount et à d'autres majors américaines. L'audience doit se tenir à huis clos.
Les procédures à son encontre dans trois dossiers de corruption et de fraudes présumées liées à Mediaset ont été relancées après la levée en janvier de son immunité par la Cour constitutionnelle italienne. Celle-ci a jugé que Silvio Berlusconi et ses ministres ne pouvaient invoquer automatiquement "l'empêchement légitime" pour échapper à la justice. Auparavant, les membres du gouvernement étaient autorisés à arguer que leur charge les empêchait de préparer correctement leur défense.
Avant de se rendre au tribunal, le chef du gouvernement a dénoncé, dans un appel téléphonique à l'une de ses chaînes privées, des "accusations ridicules et infondées". Il s'en est pris aussi à ses adversaires de l'opposition de gauche, en affirmant ainsi: "En Italie, le communisme n'a jamais changé; il y a encore des gens qui utilisent le code pénal comme instrument de lutte idéologique."
Outre les procès liés à Mediaset, Silvio Berlusconi est aussi poursuivi pour incitation à la prostitution de mineure dans le cadre de l'affaire baptisée du nom d'une jeune danseuse, Ruby.
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