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Le dynamisme slovène se heurte à la crise

La Slovénie est le bon élève de l'ex-bloc de l'Est. Son économie est principalement tournée vers les échanges économiques avec l'Europe, qui lui assure un développement significatif. Rattrapé par la crise mondiale, le pays doit entamer une cure d'austérité pour repartir sur de bons rails.
Article rédigé par Jean-Claude Rongeras
France Télévisions
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Panorama de Ljubljana depuis la terrasse du café Abecedarum, le 25 septembre 2012. (AFP/FRANCK GUIZIOU/HEMIS)

Un pays cité en exemple
La Slovénie, qui a déclaré son indépendance en octobre 1991 après l'arrêt des combats avec l'armée yougoslave au bout de quatre jours en juin de la même année, garde un contentieux frontalier avec la Croatie (à l’est). Le 25 mai 2011, les deux pays se sont soumis une convention d’arbitrage à l’ONU, dont la procédure est en cours.

Cette petite république de deux millions d’habitants a réussi son entrée dans l’UE grâce à son dynamisme et ses capacité d'innovation. Elle est le est le seul membre de l’ex-Yougoslavie à avoir intégré l’Union européenne (depuis 2004).

Elle a intégré la zone euro en 2007 et assuré la présidence europénne au premier semestre 2008. Depuis son adhésion, le pouvoir d’achat des Slovènes a rejoint la moyenne européenne.

Ceux-ci ont toujours été à la pointe des avancées technologiques. Ainsi, c’est en 1849 qu’il a accueilli sa première locomotive à vapeur. Grâce à la compétence de ses entreprises, la qualité de ses infrastructures et l’efficacité de son administration, les progrès du pays ont été rapides. Mais la crise a rattrapé la Slovénie, dont 40% du PIB provient des exportations, notamment vers l’Allemagne et l’Italie.

Juin 2009 marque l’entrée en récession
Entre 2008 et 2011, le chômage a presque doublé à 12% de la population active. En 2010, la dette publique s’élevait à 43% du PIB. La croissance est restée bloquée en 2010 et 2011 à 1%. Le gouvernement de centre-gauche de l’époque, dirigé par Borut Pahor, est tombé en voulant réformer les retraites à la suite d’un référendum organisé par les syndicats qui s'y opposaient.

A la suite des élections du 4 décembre 2011, Janez Jansa (centre-droit) a pris la tête d’une coalition de cinq partis mais sans majorité. Dans un premier temps, le chef de l’Etat, Danilo Türk, n'avait pas retenu sa candidature en raison d'un procès dans une affaire de corruption présumée liée à un contrat d’achat d’armes à la société finlandaise Patria, lorsqu’il était déjà au pouvoir de 2004 à 2008. La mission qu’il s’est assignée est de «sortir le pays de la crise».

 

Euronews, le 19 avril 2012

 

Le 10 mai, un accord a été passé avec la majorité des syndicats de la fonction publique pour une baisse des salaires de 8%, puis le parlement a adopté un budget révisé et des mesures d’austérité visant à réduire le déficit budgétaire de 6,4% en 2011 à 3,5% en 2012. Les efforts d’assainissement et de désendettement prévus par les entreprises doivent stabiliser le chômage en 2013.

Coup de théâtre, deux syndicats de police viennent de demander à ce que le projet gouvernemental soit soumis à référendum (il faut pour cela 40.000 signatures). Ils souhaitent que les réductions de salaires épargnent ceux inférieurs à 705 euros (le salaire moyen est de 965 euros).   

L’OCDE souhaite, quant à elle, de nouvelles réformes structurelles dont celle des retraites.

Les atouts de la Slovénie pour rebondir sont importants
Elle bénéficie en premier lieu de son positionnement géographique entre l’ouest et le sud-est du Vieux continent pour le commerce, et elle est le second investisseur dans les Balkans.

Ses PME, souvent sous-traitantes pour l’industrie européenne automobile (comme Revoz contrôlée par Renault) ou électroniques, sont innovantes et réactives. Autres secteurs performants, l’industrie pharmaceutique spécialisée dans les médicaments génériques (Lek) et le secteur bancaire (dans lequel l’Etat est encore majoritaire). Les activités dans le bois ont également une importance particulière dans ce pays où la forêt occupe 60% du territoire.

Les avantages mesurés par le rapport coût du travail/productivité sont toujours mis en avant par les observateurs, tandis que les impôts sont inférieurs à la moyenne de l’assiette européenne. Ljubljana a également simplifié les procédures administratives pour attirer les investisseurs étrangers.

 

Janez Jansa, Premier ministre slovène, à Maribor, le 15 mai 2012. (AFP/JURE MAKOVEC)

 

L'art, une valeur reconnue
Une des particularités de la société slovène est l’importance de la culture dans le sentiment national. Ce pays aux confins des mondes germanique et latin, a toujours eu des artistes de renom, comme le poète France Preseren au 18e siècle, dont la 7e strophe d'un des poèmes a éte adoptée comme hymne national. Ou, au 20e siècle, l'architecte Joze Plecnik, bâtisseur dans le monde entier. De nos jours, il existe un important réseau d’institutions et d’associations culturelles, notamment le domaine musical.

Aujourd'hui, les artistes slovènes sont en colère : le 9 février 2012, Jansa a supprimé le ministère de la Culture. Un comble, alors que Maribor (nord), la deuxième ville du pays, est capitale européenne de la culture en 2012.

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