Le lourd héritage des enfants de nazis
Ils sont les descendants d'auteurs d'atroces crimes contre l'humanité. France 2 se penche sur leur parcours et l'impact de leur passé familial sur leur vie.
L'Allemagne apprend toujours à regarder et à vivre avec le nazisme, période sombre de l'Histoire. Et certains de ses enfants font face à un autre défi : celui de vivre avec l'héritage de noms tristement célèbres.
Edda Göring avait sept ans à peine quand la Seconde guerre mondiale s'acheva. Son père Hermann fut arrêté, puis condamné à Nuremberg. Il se suicidera peu après. Le parrain d'Edda s'appelait... Adolf Hitler. En 1986, elle disait de son père : "Je suis sa fille et je l'aime. Bien sûr, je me suis posé la question. Mais je suis convaincue qu'en suivant Hitler, mon père pensait faire la meilleure chose pour l'Allemagne".
"La culpabilité n'est pas héréditaire"
Tania Crasnianski, auteur de Enfants de nazis, confie à France 2 que pour beaucoup de ces enfants, la remise en cause était impossible : "Si on renie l'idéologie, on renie son père et l'amour qu'on avait pour lui. Et ça, ce n'est pas acceptable pour eux". Pour la génération suivante, la donne changea.
Rainer Höss est le petit-fils de Rudolf Höss, l'homme qui dirigea le camp d'Auschwitz. Il se bat pour "montrer aux gens que ce ne sont pas les liens du sang qui rendent les gens cruels ou les transforment en monstres". Jennifer Teege est la petite-fille d'Amon Göth, soldat SS surnommé le "boucher d'Hilter". "La culpabilité n'est pas héréditaire. C'est valable pour moi comme pour tout le monde. Ce qui est important, c'est la responsabilité que nous avons, en tant qu'Allemands, et plus particulièrement moi, petite-fille d'Amon Göth, vis-à-vis des victimes de l'Holocauste", assure-t-elle.
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