La marine italienne sauve plus de 700 migrants entassés sur un cargo à la dérive dans l'Adriatique
Signalé en détresse au large de la Grèce, le "Blue Sky M" a finalement dû être pris en charge par les garde-côtes italiens au terme d'un voyage aux contours flous.
Le bateau menaçait de se fracasser contre les rochers. La marine italienne est parvenue, mercredi 31 décembre, à ramener à bon port environ 770 migrants, entassés sur un cargo abandonné par son équipage en pleine mer Adriatique. Le Blue Sky M, battant pavillon moldave, a accosté à Gallipoli, au sud-est de l'Italie au terme d'une incroyable odyssée. Il dérivait dans la mer Adriatique, mais l'équipage chargé de piloter le bateau manquait à l'appel. Pourtant, la veille, les autorités grecques avaient inspecté le bateau sans y trouver quoique ce soit "de suspect". Retour sur ce mystérieux voyage.
Acte 1 : le "Blue Sky M" envoie un signal de détresse
L'odyssée, dont on ne sait où elle a débuté, a pris un tour dramatique, mardi 30 décembre, au large de l'île grecque de Corfou. Selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord "d'hommes armés", alors qu'il se trouvait non loin du lieu où le ferry italien Norman Atlantic a pris feu, dimanche. Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire.
Acte 2 : les autorités grecques ne trouvent "rien de suspect"
Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire sont alors dépêchés sur place pour inspecter le cargo. Mais une responsable du bureau de presse de la police portuaire affirme qu'après inspection, il s'avère qu'il n'y a "aucun problème (mécanique) et rien de suspect sur le bateau".
Alors que les médias grecs indiquaient que le navire transportait environ 400 migrants sans papiers, cette responsable affirme que l'inspection n'a pas confirmé ces informations. Selon les autorités, le Blue Sky M avait pour destination le port de Rijeka, dans le nord de la Croatie. Pourtant, peu après l'inspection des autorités grecques, il change de cap et se dirige vers la côte italienne.
Acte 3 : les autorités italiennes sauvent 770 migrants
A la dérive, le cargo est ensuite pris en charge par six garde-côtes italiens, déposés sur le pont du Blue Sky M en hélicoptère. Ils parviennent à redonner un cap au navire et le font accoster à Gallipoli, au sud-est de l'Italie, donc.
A son bord se trouvent plus de 750 migrants dont une femme enceinte, près d'accoucher, selon des informations recueillies par les médias italiens, citant des sources militaires. "Une hécatombe évitée, plus de 900 migrants sauvés sur un navire avec le moteur bloqué faisant route vers les côtes des Pouilles (sud-est)", se sont félicités mercredi matin les garde-côtes italiens sur leur compte Twitter. Car sans leur intervention, le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers, expliquent-ils. Quatre migrants ont été retrouvés morts à bord, a par ailleurs annoncé la Croix-Rouge italienne. Le chiffre de 900 migrants a finalement été revu à la baisse, à 768 précisément.
La majorité de ces clandestins seraient originaires de Syrie. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce a été avancée, mais aucune confirmation n'a pour l'instant pu être obtenue.
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