Le "non" grec : un "désastre" ou une "belle victoire?"
Pour ou contre le plan d'aide proposé par les créanciers ? Les Grecs devaient répondre à cette question ce dimanche en votant "Oui" ou "Non" par référendum. Et c'est le "Non" qui l'a emporté avec plus de 61 % des suffrages. Les réactions à ce résultat se sont succédées toute la soirée. Des milliers de partisans du "non" se sont rassemblés sur la place Syntagma, dans le centre d'Athènes, pour manifester leur joie. Alexis Tsipras s'est lui entretenu au téléphone avec François Hollande dimanche soir et est intervenu à la télévision grecque.
Alexis Tsipras, Premier ministre grec : "Nous avons écrit aujourd'hui une nouvelle page de l'histoire de la Grèce. Nous avons montré que la démocratie ne pouvait âs être soumise à un chantage. La Grèce ira demain (lundi) à la table des négociations avec pour objectif de rétablir le système bancaire. Ce résultat n'est pas une rupture avec l'Europe mais un renforcément de notre pouvoir de négociation. Cette fois la dette sera sur la table des négociations ".
Today we're supporting #democracy–for a better future for all of us, in #Greece and Europe. http://t.co/4YHWbWeq6h pic.twitter.com/iYZrXQZWax
— Alexis Tsipras (@tsipras_eu) July 5, 2015
" Nous devons aider (la Grèce) à organiser sa sortie, sans drame" a réagi ce lundi Alain Juppé sur son blog.
Angela Merkel et François Hollande se sont parlés dimanche soir. Ils demandent la tenue d'un sommet de la zone euro mardi. La chancelière allemande et le président français sont "d'accord " pour dire qu'il "faut respecter le vote des Grecs" .
La Commission européenne dit "prendre acte du résultat du référendum " et dit le "respecter ".
Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances : "Le "non" au référendum est un grand "oui" à une Europe démocratique. Dès demain, nous allons inviter nos partenaires à trouver un terrain d'entente" .
Pannos Kamenos, ministre grec de la Défense : "Le peuple grec a prouvé qu'il n'est pas soumis au chantage, à la terreur et la menace. La démocratie a gagné. "
Pablo, Iglesias, le chef de Podemos en Espagne , salue "la victoire de la démocratie".
Hoy en Grecia ha ganado la democracia pic.twitter.com/MpBMRIyfTZ
— Pablo Iglesias (@Pablo_Iglesias_) July 5, 2015
Alexeï Likhatchev, vice ministre russe de l'Economie : "On en peut pas ne pas comprendre que la Grèce a fait un pas vers la sortie de la zone euro."
Pier Carlo Padoan, ministre italien de l'Economie et des finances : "La zone euro est en mesure de faire face à une crise de confiance et à d'éventuelles attaques spéculatives. L'incertitude au regard de l'avenir de la Grèce ne manquera pas de générer une volatilité sur les marchés financiers ".
Sigmar Gabriel, ministre allemand de l'Economie : "Il est difficile d'imaginer des négociations sur un nouveau plan d'aide, après le résultat du référendum grec. Alexis Tsipras mène les Grecs sur la voie du désespoir".
Michael Fuchs, vice-président du groupe conservateur allemand CDU-CSU au Bundestag : "Alexis Tsipras a provoqué un désastre, il doit maintenant ramasser les morceaux. Je regrette beaucoup le résultat" .
Florian Philippot, Front national : "C'est le début de la fin de la zone euro. On a démontré que l'Union européenne n'est pas irréversible et c'est la première fois dans l'Histoire que cette machine infernale trouve un peuple face à elle soutenue par un gouvernement, pour le plus grand bonheur des peuples" .
Belle et grande leçon de démocratie que ce NON grec. Les peuples sont de retour ! #Greferendum MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 5, 2015
Une belle victoire pour tous les patriotes. Une gifle pour les collabos ! Maintenant il faut rebâtir une Europe des peuples et des projets
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) July 5, 2015
Eric Woerth, Les Républicains : "La Grèce a choisi de sauter dans l'inconnu et je pense qu'il faut qu'il y ait beaucoup d'initiatives de la part de la zone euro, sans la Grèce, pour regarder quelles conséquences tirer."
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : "Le peuple grec vient de refuser, avec un Non écrasant, l'ultimatum lancé par les créanciers. Les chantages financiers et mesquineries politiques n'auront pas eu raison du souffle de dignité et de liberté qui a envahi le berceau de la démocratie."
Le non grec a pour conséquence sortie de l’euro. @fhollande ne doit pas se coucher devant @atsipras et alliés FR @MLP_officiel @JLMelenchon
— Christian Estrosi (@cestrosi) July 5, 2015
Les grecs ont massivement approuvé la position de @atsipras. L'UE doit réouvrir les négociations. Il faudra restructurer la dette grecque.
— Benoît Hamon (@benoithamon) July 5, 2015
Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, avait appellé quant à lui à un grand rassemblement place de la République à Paris à partir de 21h30, pour célébrer la probable victoire du "Non" au référendum. "Les Grecs sont membres de la zone euro, il n'existe aucun moyen de les en chasser " a-t-il estimé sur Twitter.
Rassemblement ce soir à 21h30 place de la #République à #Paris pour fêter le "non" grec au référendum. Faites passer. pic.twitter.com/BbnYdRgYvq
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 5, 2015
Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre : "Les Européens doivent se retrouver vite pour trouver ensemble la voie d'un accord fondé sur la solidarité et la responsabilité" .
Pascal Cherki, député frondeur socialiste de Paris, à Athènes ce dimanche pour soutenir le gouvernement d'Alexis Tsipras : "C'est une nouvelle très importante pour Tsipras qui va pouvoir revenir aux négociations avec un rapport de force en sa faveur" .
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