Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a arrêté mercredi Goran Hadzic recherché pour crimes de guerre
Goran Hadzic, 52 ans, a été interpellé dans la matinée dans la région de Fruske Gora, dans le nord du pays.
Recherché pour crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Goran Hadzic serait impliqué dans les meurtres de centaines de civils. Il était le dernier inculpé du TPIY encore en cavale.
La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont salué mercredi l'arrestation par la Serbie de Goran Hadzic, ancien responsable des Serbes de Croatie pendant la guerre de 1991 à 1993, inculpé de crimes de guerre par la justice internationale et en cavale depuis sept ans.
La France "salue l'action et la détermination des autorités serbes", après l'arrestation de Goran Hadzic, ex-chef politique des Serbes de Croatie, a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité mercredi de l'arrestation par la Serbie de Goran Hadzic. "L'arrestation de M. Hadzic envoie un puissant message à ceux qui pourraient avoir commis de tels crimes sur le fait qu'ils ne peuvent pas se soustraire à la justice", a déclaré M. Ban cité par son porte-parole Martin Nesirky.
C'est un tableau d'Amadeo Modigliani (1884-1920) qui est à l'origine de l'arrestation. Le tableau, "Portrait d'un homme" (1918), a été découvert le 30 décembre 2010, lors de la perquisition du domicile d'un proche de Goran Hadzic, Zoran Mandic.
Les enquêteurs, qui soupçonnaient Goran Hadzic de s'être emparé de ce tableau, probablement pendant la guerre en Croatie (1991-1995), découvrent alors que le fugitif cherchait à vendre l'oeuvre d'art, dont la valeur s'élève à plusieurs millions d'euros, pour financer sa cavale.
"C'était un signe que Hadzic manquait d'argent. Alors nous avons suivi cette piste", a expliqué le procureur serbe Vladimir Vukcevic, en assurant sans entrer dans les détails qu'il s'était agi là d'une "percée stratégique" pour les enquêteurs.
Cinquante autres tableaux ont été retrouvés chez Zoran Mandic, a indiqué M. Vukcevic. Le procureur a ajouté que Hadzic projetait vraisemblablement de quitter la Serbie et qu'il avait été informé que son arrestation était imminente grâce à de fausses informations communiquées aux médias locaux par ses partisans.
Un événement majeur
Le procureur en chef du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Serge Brammertz, dit attendre le transfert du détenu à La Haye dans les prochains jours.
"Le transfèrement de Hadzic sous la garde du tribunal est un développement attendu de longue date par les victimes des crimes dont il est accusé", souligne le magistrat belge.
"L'arrestation de Goran Hadzic constitue un événement majeur dans l'histoire du tibunal et permet à l'institution de faire un pas de plus dans la mise en oeuvre de son mandat", a déclaré le juge O-Gon Kwon, président par intérim du TPIY.
Goran Hadzic, inculpé en juillet 2004 par le TPIY de 14 chefs de crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour le conflit en ex-Yougoslavie (1991-1995).
Les crimes pour lesquels Goran Hadzic est poursuivi ont été commis en Slavonie orientale, une région de l'est de la Croatie. Il est accusé d'avoir ordonné le meurtre de milliers de civils croates et autres non serbes et l'expulsion de dizaines de milliers d'autres civils des régions sous son contrôle.
"Nous pouvons désormais dire qu'aucune personne mise en cause (ndlr, par le TPIY) n'a pu se soustraire à la procédure judiciaire. C'est un précédent d'une signification durable", ajoute-t-il.
La présidence du Tribunal de La Haye a également salué l'arrestation du dernier des 161 inculpés du tribunal qui échappait encore à la justice internationale.
L'arrestation de Goran Hadzic "rapproche" le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), créé en 1993, "de l'achèvement de son mandat", a assuré le juge O-Gon Kwon.
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