Les eurodéputés rejettent l'interdiction du porno dans les médias
Au nom de la dignité de la femme, un amendement préconisait son interdiction. Plus de 500 000 courriels de protestation avaient été adressés aux députés.
Les députés européens ont rejeté, mardi 12 mars, un amendement qui préconisait, au nom de la dignité de la femme, l'interdiction de la pornographie dans les médias. L'amendement, non contraignant, était dissimulé dans un long rapport portant sur "l'élimination des stéréotypes liés au genre" dans l'Union européenne, et donc sur la promotion de l'égalité entre les sexes.
500 000 courriels de protestation
Au détour d'une phrase, le texte demandait "l'interdiction de toutes les formes de pornographie dans les médias, ainsi que de la promotion du tourisme sexuel". Des mots qui avaient suscité la colère des défenseurs des libertés publiques, notamment les représentants du Parti pirate et de députés libéraux. Plus de 500 000 courriels de protestation ont été adressés aux députés pour leur demander de ne pas approuver cette phrase, selon le porte-parole du Parlement, Jaume Duch Guillot.
Le texte adopté se contente de réclamer des "mesures concrètes" et fait référence à une de ses précédentes résolutions sur "la discrimination de la femme dans la publicité". La rapporteur du texte, l'élue néerlandaise d'extrême gauche Kartika Tamara Liotard, a reconnu lors d'une conférence de presse que l'emploi du mot "médias" dans l'amendement rejeté était inopportun, dans la mesure où "c'était en fait les publicitaires qui étaient visés, et non pas la liberté sur Internet". Son texte visait à lutter contre les publicités où la femme "est présentée comme un objet de désir", a-t-elle précisé.
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