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Les premiers mots de Mikhaïl Khodorkovski depuis sa libération

Mikhaïl Khodorkovski a donné une conférence de presse ce dimanche à 13:00 au Musée du mur Checkpoint Charlie, à Berlin. Gracié vendredi par Vladimir Poutine et libéré, c'est la première fois que l'ex-magnat du pétrole s'exprimait en public depuis son arrestation fin 2003 en Russie.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Axel Schmidt Reuters)

C'est à 13:00  ce dimanche, près
d'un lieu emblématique de la Guerre froide, Check Point Charlie, où les
étrangers franchissaient le Mur entre Berlin-Ouest et Berlin-Est, que Mikhaïl Khodorkovski a pris la parole devant un parterre de journalistes pour sa première conférence de presse, après dix ans passés dans les camps en Sibérie.

Gracié vendredi par le président russe Vladimir Poutine, l'ex-magnat du pétrole se trouve depuis vendredi en Allemagne où il a retrouvé sa famille, son fils aîné Pavel, 28 ans, mais également ses parents, Marina et Boris, qui sont arrivés de Moscou samedi sur un vol régulier.

Contraint de quitter la Russie

Il a expliqué dimanche que les autorités russes ne lui avaient pas laissé le choix. Il a
été contraint de quitter la Russie. Un départ-éclair de la prison, à 2:00 du matin, escorté par des gardes
russes jusqu'à la porte de l'avion qui l'a emmené à Berlin. Un départ
rocambolesque. "Une mise en scène ", dit Khodorkovski. Et il explique: "On n'aurait
pas pu faire mieux si on avait voulu faire un film sur les années 70 et l'exil
d'un dissident
".

Mikhaïl Khodorkovski affirme qu'il va maintenant se consacrer à la défense des prisonniers
politiques dans son pays. Il se prononce contre le boycott des JO d'hiver de
Sotchi, en février. "Il ne faut pas gâcher la fête du sport ", estime
l'opposant, qui a aussi remercié la chancelière allemande Angela Merkel pour le
rôle qu'elle a joué dans sa libération.

"Je ne vais pas m'engager en politique "

Avant cette première apparition publique, l'ex-magnat du pétrole avait parlé de son avenir au magazine russe The New Times . Dans une interview parue ce dimanche, l'ex PDG de loukos a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de récupérer ses avoirs dans son ancienne société pétrolière. Mais surtout qu'il n'avait pas l'intention de s'engager en politique. "J'ai écrit dans mes documents ce que je n'ai cessé de dire publiquement : je ne vais pas m'engager en politique et je ne vais pas me battre pour la restitution des actifs de Ioukos ", déclare-t-il dans cet entretien.

C'est une déception sans doute pour de nombreux
opposants politiques. Car en dix années de captivité,  Mikhaïl Khodorkovski est devenu très populaire en Russie. Il s'est entretenu par courrier pendant toutes ces années de détention avec les représentants de l'opposition qui le considèrent comme une référence morale.

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