La communauté internationale condamne le rattachement de la Crimée à la Russie
Seul Moscou a reconnu l'indépendance de la Crimée et son intégration à la Fédération de Russie. L'Union européenne a affairmé qu'elle reconnaîtra pas cette "annexion".
Vladimir Poutine a signé, mardi 18 mars, un accord rattachant officiellement la Crimée à la Russie. Il doit être ratifié par le Parlement russe dans les jours qui viennnent, mais est d'ores et déjà condamné par les grands pays occidentaux et par l'Ukraine, notamment. Ils menacent de renforcer l'isolement de Moscou par des sanctions supplémentaires.
Les Etats-Unis promettent de nouvelles sanctions
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a invité les dirigeants du G7 et de l'Union européenne à se réunir la semaine prochaine à La Haye (Pays-Bas) afin d'examiner les "décisions que le G7 pourrait prendre pour répondre à l'évolution de la situation et soutenir l'Ukraine".
Son vice-président, Joe Biden, a de son côté qualifié l'action de la Russie en Crimée de "confiscation de territoire". "L'isolement politique et économique de la Russie ne peut qu'augmenter si elle poursuit dans la même voie, et elle connaîtra de nouvelles sanctions de la part des Etats-Unis et de l'UE", a-t-il assuré.
Les Européens ne reconnaîtront pas cette "annexion"
L'Union européenne "ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée et de Sébastopol" par la Russie ont affirmé dans une déclaration commune les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen. "La souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de l'Ukraine doivent être respectées. L'UE n'a reconnu ni le référendum illégal et illégitime en Crimée ni son résultat. L'UE ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée et de Sébastopol par la Fédération de Russie", ont déclaré José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy.
Angela Merkel, la chancelière allemande, a quant à elle jugé que l'intégration de la Crimée s'effectuait "contre le droit international". "Parallèlement aux sanctions prises, nous allons privilégier le dialogue, nous allons privilégier la discussion", a-t-elle cependant ajouté. François Hollande, lui, a appelé à "une réponse européenne forte et coordonnée". Et le président français de marteler : "La France ne reconnaît ni les résultats du référendum tenu en Crimée le 16 mars dernier, ni le rattachement de cette région d'Ukraine à la Russie."
A Kiev aussi, le ton est monté. Pour le président ukrainien, Olexandre Tourtchinov, "l'Ukraine et le monde entier ne reconnaîtront jamais l'annexion du territoire ukrainien", qu'il estime être "une provocation dangereuse pour l'Europe et le monde". L'Ukraine se réserve le droit de saisir des biens de la Russie si celle-ci approuve la "nationalisation" des propriétés de l'Etat ukrainien en Crimée, selon le ministre ukrainien de la Justice. Pour le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, Vladimir Poutine confirme ainsi "sa volonté de défier le droit international et l'ordre mondial".
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