Crise en Ukraine : "Ils vont détruire nos maisons", s'inquiètent les habitants des régions bombardées
Dans le Donbass, à l'est de l'Ukraine, les violences ont repris entre séparatistes prorusses et armée ukrainienne. Si les deux camps se rejettent la responsabilité des actes, les habitants, eux, craignent le retour d'un conflit armé.
Des bombardements sporadiques, vendredi 18 février au matin. Puis, la journée avançant, la lumière a décliné et ils ont été plus intenses et surtout plus proches des zones d'habitation de la petite ville de Stanytsia Luhanska, dans la région du Donbass, située à l'est de l'Ukraine. La tension est à son comble sur la scène internationale, après une reprise des violences jeudi dans cette région où la guerre ne s'est jamais vraiment arrêtée depuis huit ans entre les séparatistes prorusses d'un côté, l'armée ukrainienne de l'autre. Les discussions et les appels au calme se sont multipliés toute la journée.
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Au total, une centaine de violations du cessez-le-feu ont été constatées dans la journée. Les rues de Stanytsia Luhanska se sont vidées et, à la tombée de la nuit, il ne restait que quelques personnes âgées perdues, sonnées par le fracas des obus. "Depuis une demi-heure, on tire sur nous : qui et d'où ? Nous avons peur, c'est évident. Qu'est ce qui va encore nous arriver ?", s'interroge Olga, incapable de décider s'il faut fuir ou rester chez elle. Elle évoque les bombardements du jour qui "ne se sont pas arrêtés". "Ils vont détruire nos maisons. Vous avez vu les maisons en ruines ? Nous avons signé les accords de Minsk. Il faut les appliquer maintenant. Vous, les Européens, vous devez exiger de notre gouvernement et de notre président, Volodymyr Zelensky, qu'il ratifie les accords de Minsk pour que l'on puisse vivre en paix."
Peu avant 16 heures, le point de passage vers la république séparatiste autoproclamée de Lougansk a été fermé. Les habitants qui ne voulaient pas partir sont rentrés se calfeutrer chez eux et les rares véhicules encore en circulation sont partis vers le nord, au plus loin de la ligne de front. "À n'importe quel moment, un obus peut tomber sur le toit de la voiture et tout peut exploser", s'inquiète Vitali au volant de son utilitaire. Il a raccourci sa livraison de café. "On les entend régulièrement et, hier, ils ont tiré sur une école maternelle. C'est le chaos, c'est l'anarchie.
"Je ne peux plus continuer à travailler. C'est très dangereux. C'est une question de vie ou de mort. J'ai ma famille qui m'attend chez moi. "
Vitali, habitant de Sanytsia Luhanskaà franceinfo
Pour quitter Stanytsia Louhanska, il faut remonter vers le nord, puis passer par le check point de Chtchastia. C'est là qu'à la mi-journée, selon les autorités ukrainiennes, un obus est tombé à proximité d'un convoi du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
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