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Gazoducs Nord Stream : un projet ukrainien de sabotage révélé par le "Washington Post"

Le quotidien américain affirme qu'une agence de renseignement d'un pays européen qui n'est pas cité avait prévenu la CIA dès le moi de juin 2022 de l’attaque du gazoduc Nord Stream, quatre mois après le début de la guerre en Ukraine.
Article rédigé par franceinfo, Sébastien Paour
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un panneau de signalisation indique la direction de la station de réception de gaz naturel pour le gazoduc Nord Stream de la mer Baltique. (JENS BETTNER / ZB / MAXPPP)

Que s'est-il vraiment passé ce 26 septembre 2022 ? Près d'un an après les quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines détectées sur les gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne, de nouvelles révélations interrogents. Les Etats-Unis savaient qu'un groupe pro-ukrainien voulaient faire exploser le gazoduc Nord Stream, si l’on en croit les affirmations du Washington Post. Le quotidien américain s'est procuré certains documents confidentiels publiés par le jeune militaire américain Jack Teixeira avant son arrestation, il y a deux mois.

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Le journal affirme qu'une agence de renseignement d'un pays européen - qui n'est pas cité - avait ainsi prévenu la CIA en juin 2022, quatre mois après le début de la guerre de la guerre en Ukraine. Soit trois mois avant le sabotage, d'après les documents du Washington Post.

Selon ses documents, une équipe de six plongeurs avait prévu de louer le voilier baptisé Andromeda dans une ville portuaire de la mer baltique, Rostock, en Allemagne. Ces derniers sont porteurs de faux passeports et transportent de l'hélium pour pouvoir aller placer les explosifs à plus de 70 mètres sous l'eau.

Les forces spéciales ukrainiennes désignées

D'après le Washington Post, il s'agit de plongeurs des forces spéciales ukrainiennes qui rendent compte directement aux plus hauts gradés de l'armée de Kiev. Le président Zelensky n'aurait pas été prévenu. Le 26 septembre, trois explosions provoquent des fuites massives sur le gazoduc. Une seule des quatre liaisons est intacte.

À l'époque, Washington accuse Moscou de sabotage délibéré, et l'Ukraine est aussi désignée. Les Etats-Unis, avertis, auraient prévenu certains alliés, dont l'Allemagne. Mais ont-ils tenté d'empêcher l'opération ? La Maison Blanche, interrogée, refuse de répondre.

En mars dernier, le ministre ukrainien de la Défense avait réaffirmé que son pays n'était pas impliqué dans ce spectaculaire sabotage en mer Baltique en septembre dernier : "Cela ne vient pas de notre action", avait ainsi expliqué Oleksiï Reznikov. Il réagissait alors à des informations obtenues par le renseignement américain et dévoilées par le New York Times, cette fois, qui imputait déjà le sabotage à un "groupe pro-ukrainien". Malgré des enquêtes criminelles dans les pays frontaliers du sabotage (Allemagne, Suède et Danemark), la responsabilité de l'attaque sous-marine reste encore mystérieuse. 

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